Viandes surgelées et réfrigérées : entre solutions et polémique
Face à la flambée record des prix de la viande rouge causée par une offre insuffisante, le gouvernement a opté pour une mesure d’urgence : l’autorisation d’importer des viandes surgelées et réfrigérées, sous la supervision de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
Le magazine Finances News Hebdo souligne que cette décision divise. Certains estiment que l’importation était inévitable pour éviter une nouvelle hausse des prix. « L’importation de viande surgelée et réfrigérée est plus pratique et demande moins de logistique que l’importation de bétail vivant, qui engendrerait des coûts additionnels liés à l’alimentation du bétail, déjà onéreuse », explique une source du ministère de l’Agriculture.
Cependant, des lacunes et dysfonctionnements freinent l’application de cette mesure. Dans les petites villes et en zones rurales, beaucoup d’abattoirs manquent de chaînes de froid adéquates. « Les chevillards, souvent sans capacité de stockage, travaillent au jour le jour », déplore Bouazza Kherrati, président de la Fédération des associations de protection des consommateurs, dans les colonnes du magazine.
Des professionnels craignent par ailleurs que cette décision n’aggrave la situation des acteurs locaux. « Avec ces importations, nous risquons de subir davantage de pertes, car seules les grandes surfaces disposent des infrastructures nécessaires à la distribution de viandes surgelées ou réfrigérées », affirme Youssef Loualja, secrétaire général de l’Association des vendeurs de détail de viandes rouges à Casablanca-Settat.
Reste à voir si cette mesure parviendra à faire baisser les prix. Les importations de bœuf brésilien ou d’ovins espagnols et roumains, par exemple, n’ont pas toujours eu les effets escomptés. En outre, une baisse trop marquée des prix pourrait menacer les éleveurs locaux, dont les coûts de production sont élevés, les contraignant peut-être à abandonner leur activité.