Le Maroc sur la voie d’une gestion durable de sa dette publique, selon le FMI
Le Fonds monétaire international (FMI) souligne la trajectoire positive du Maroc dans la gestion de sa dette publique, qui reste sur une voie de réduction maîtrisée. Selon son dernier rapport publié le 25 novembre, suite à l'achèvement de la deuxième revue de l'accord au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité, le pays parvient à maintenir un ratio dette/PIB en baisse, projeté à 65 % d'ici 2029, contre 69,5% en 2023. C’est le résultat d'une gestion budgétaire prudente et de réformes structurelles visant à renforcer la résilience de l'économie.
Les projections du FMI montrent une diminution continue du ratio dette/PIB, passant à 68,3% en 2025, 67,2% en 2026, pour atteindre 65% en 2029. Cette trajectoire est rendue possible par une consolidation budgétaire progressive et une augmentation. des recettes fiscales, principalement celles de la TVA et de l’impôt sur les sociétés. Le déficit budgétaire, qui devrait atteindre 4,3% du PIB en 2024, est prévu à 2,9% en 2028, contribuant à réduire les besoins de financement. Parallèlement, la dette publique centrale devrait passer de 1.016,6 milliards de dirhams en 2023 à 1.340 milliards en 2029, soutenue par une croissance continue du PIB.
Le FMI souligne que les risques à court terme restent cependant modérés, bien que des défis subsistent, notamment la gestion des passifs potentiels tels que les régimes de retraite publics sous-financés et les garanties sur la dette externe des entreprises publiques. La pression sur les besoins de financement a augmenté en 2023, passant de 14,6% du PIB en 2022 à 20,6%, en raison des remboursements de dette. Cependant, cette pression devrait diminuer dès 2024, avec une projection de financement brut représentant 12% du PIB, et se stabilisant à moyen terme autour de 10%.
Le Maroc bénéficie d’une structure de dette favorable, avec des maturités longues et une faible part de dette en devises étrangères, ce qui limite les vulnérabilités face aux fluctuations externes. Néanmoins, les paiements d’intérêts devraient légèrement augmenter à moyen terme, sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt à l’échelle mondiale.
À long terme, les risques restent modérés, bien que des facteurs tels que les changements climatiques et la démographie soient à prendre en compte. Le pays a déjà entrepris des réformes pour y faire face, notamment dans les secteurs de l’eau, de la santé et des retraites. Le FMI recommande de renforcer encore le cadre budgétaire à moyen terme et de mettre en place des réformes ciblées, telles qu’une règle budgétaire ancrée sur la dette publique, pour garantir la pérennité de cette dynamique.
En conclusion, malgré des défis à court terme, le Maroc est sur la bonne voie pour maintenir une gestion rigoureuse de sa dette publique. Les réformes fiscales et budgétaires des entreprises par le gouvernement, ainsi que l’amélioration des recettes fiscales, devraient permettre de stabiliser la situation économique et de renforcer la résilience face aux risques externes.
Source : Lematin