Le Maroc en passe d’adopter un projet de loi sur les cryptomonnaies, selon le wali de Bank Al-Maghrib
Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé ce mardi lors de la 4e édition du Symposium régional de haut niveau sur la stabilité financière que le projet de loi encadrant les cryptomonnaies au Maroc est actuellement en cours d'adoption. L'événement se tient à Rabat les 26 et 27 novembre 2024.
Dans son discours, Jouahri a expliqué que les autorités marocaines, en tenant compte des évolutions de la régulation internationale, ont choisi d’adopter une approche réglementaire visant à protéger adéquatement les usagers et les investisseurs tout en permettant de tirer parti des innovations technologiques liées aux cryptoactifs. . Le projet de loi, préparé par BAM, est désormais dans le circuit d’adoption, à-il détaillé.
Concernant les monnaies numériques des banques centrales (CBDC), le wali a indiqué que le Maroc explore leur potentiel pour contribuer à la réalisation de certains objectifs de politique publique, en particulier en matière d’inclusion financière.
Le secteur financier face aux risques climatiques et aux défis mondiaux
Abdellatif Jouahri a également abordé la question des risques climatiques, soulignant que les régulateurs financiers du Maroc sont particulièrement sensibles à ces enjeux. Selon lui, ces régulateurs participent activement aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique, ayant lancé plusieurs initiatives pour intégrer les risques climatiques dans les stratégies et la régulation financière. Il a rappelé que le Maroc fait face à des manifestations claires du changement climatique, telles que des sécheresses répétées et des inondations.
En mars 2021, Bank Al-Maghrib a publié une directive demandant aux banques marocaines d’intégrer pleinement les risques climatiques dans leur gouvernance, gestion des risques et stratégies d’investissement. En collaboration avec la Banque mondiale, BAM a également mené une étude pionnière sur les risques climatiques dans le secteur bancaire, dont les résultats ont été publiés en avril 2024.
Les défis économiques et géoéconomiques mondiaux
Outre les phénomènes climatiques, Jouahri a évoqué les nombreux défis économiques mondiaux, notamment les conflits, la récurrence des pressions inflationnistes, la fragmentation géoéconomique et la montée du protectionnisme. La digitalisation rapide, l’intelligence artificielle et les dynamiques démographiques façonnent également un nouveau paysage économique. Ces mutations créent un climat d’incertitude croissant, rendant la prise de décision, tant publique que privée, particulièrement complexe.
Le gouverneur a également souligné que la mobilisation des ressources financières nécessaires pour atteindre les objectifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique reste un défi majeur.
Renforcer la coopération pour la stabilité financière
Le Symposium régional, sous le thème « Stabilité financière en Afrique à l’épreuve des incertitudes géoéconomiques et des risques émergents », a pour objectif de mettre en lumière ces défis et de renforcer la coopération entre les régulateurs financiers. Les débats et panels visent à partager des expertises et des solutions pour faire face aux risques émergents qui menacent la stabilité financière à l’échelle mondiale.
Jouahri a conclu en soulignant l’importance de la coopération internationale dans le domaine de la supervision macroprudentielle, pour mieux préparer les institutions financières à naviguer dans un environnement incertain et complexe.
source : MAP