Opel Frontera hybride et électrique : le tournant abordable
Extérieurement, le nouvel Opel Frontera affiche une allure plutôt réussie avec des signatures lumineuses modernes sur les faces avant et arrière. Cependant, difficile de dissimuler ses ressemblances avec son jumeau, le Citroën C3 Aircross. Les efforts pour se démarquer restent modestes, malgré quelques ajouts comme un toit blanc (optionnel) et des jantes façon « tôle blanche », disponibles dans un pack « Style blanc » à 500 euros.
Ce modèle, long de 4,38 mètres, se positionne dans la catégorie des SUV compacts polyvalents. Il complète la gamme entre le Mokka et le Grandland, tout en remplaçant le Crossland dans un format intermédiaire.
Des prix agressifs, mais des concessions visibles
Avec des tarifs débutant à 26.000 euros pour la version hybride et 29.000 euros pour le modèle électrique (hors bonus), l’Opel Frontera cherche à séduire un public à la recherche d’un SUV abordable. Toutefois, ce positionnement entraîne des choix assumés pour réduire les coûts, comme l’utilisation d’une clé de contact classique ou l’absence d’une fonction « auto hold ».
À l’intérieur, malgré une finition correcte, certains détails trahissent ces sacrifices : des mousses d’isolation visibles sous le volant ou encore une vitre électrique non séquentielle à la fermeture. Opel justifie ces choix par une philosophie « détox », axée sur l’essentiel, s’inspirant (sans le dire) de l’approche « essentiel mais cool » de Dacia.
Un intérieur bien pensé malgré des limites
Le Frontera propose un habitacle fonctionnel et agréable au premier regard, avec de nombreux espaces de rangement, deux ports USB-C à l’avant comme à l’arrière, et une prise 12V. Le volume de coffre, de 460 litres, est satisfaisant, même si l’absence de coffre avant (ou « frunk ») est regrettable sur les versions électriques.
La configuration du véhicule est simplifiée : deux niveaux de finition (Edition et GS), trois motorisations (électrique ou micro-hybrides) et seulement deux packs d’équipements. L’écran tactile de 10 pouces est un atout en matière de technologie, avec une navigation intégrée et la compatibilité Android Auto/CarPlay sans fil.
Cependant, les options supplémentaires, comme les sièges chauffants ou le volant chauffant, nécessitent l’ajout de packs coûtant environ 1.000 euros chacun. La « Smartphone Station », qui remplace l’écran tactile sur la finition de base, se révèle être une solution astucieuse mais un peu minimaliste.
Des performances variables selon la motorisation
En version 100% électrique, l’Opel Frontera, équipé d’une batterie de 44 kWh, annonce une autonomie de 305 km selon la norme WLTP. En pratique, cette distance semble plus proche des 236 km, notamment sur des trajets variés incluant routes de montagne et voies rapides. Sur autoroute, l’autonomie pourrait chuter sous les 200 km, limitant les ambitions du modèle pour de longs trajets zéro émission.
La recharge rapide à 100 kW permet toutefois de récupérer environ 80% d’autonomie en 30 minutes. Une version équipée d’une « grande batterie » est attendue pour offrir près de 400 km d’autonomie.
Côté hybride, la motorisation de 136 chevaux combine un moteur essence 1.2 trois cylindres avec un système électrique 48V. L’ensemble se montre convaincant et relativement économique, avec une consommation mesurée à 5,3 litres aux 100 km. Cependant, le moteur Puretech, malgré des efforts pour en améliorer la fiabilité, reste entaché par sa réputation passée, ce qui pourrait freiner certains acheteurs.
Opel Frontera : un pari audacieux
Le nouvel Opel Frontera s’inscrit dans une démarche visant à offrir un SUV accessible, sans sombrer dans le low-cost. Si certaines concessions en matière de finition ou d’équipements sont visibles, ce modèle pourrait séduire un public sensible à son rapport qualité-prix et à sa polyvalence. Cependant, l’autonomie limitée de la version électrique et les inquiétudes liées au moteur hybride pourraient limiter son attrait pour les trajets longue distance ou les conducteurs exigeants.
Source : BFMTV