Carburants : Une nouvelle hausse dès janvier, le marché sous tension
Les prix des carburants s’apprêtent à connaître une nouvelle augmentation à partir du 1ᵉʳ janvier. Selon le quotidien Les Inspirations Eco, cette hausse concernera à la fois le gasoil et l’essence, avec une augmentation estimée à environ 20 centimes pour le premier et 17 centimes pour le second. Ce serait la deuxième hausse en l’espace d’un mois, après une précédente majoration de 20 centimes pour le gasoil et de 10 centimes pour l’essence.
L’expert en énergie Mostafa Labrak, directeur général d’Energysium Consulting, souligne que l’évolution du marché pétrolier reste imprévisible. Bien que le marché souffre d’une demande atone, les cours du pétrole ont montré une légère reprise récemment. Toutefois, Labrak rappelle qu’il est difficile de prévoir si les sociétés d’hydrocarbures appliqueront systématiquement ces ajustements. Une hausse théorique de quelques centimes pourrait néanmoins être envisagée.
Tout au long de 2024, les prix des carburants ont suivi une tendance globalement à la baisse, en ligne avec les fluctuations du cours du baril de Brent. Celui-ci a oscillé entre 68 et 72 dollars en fin d’année, contre une moyenne d’environ 70 dollars en janvier. Cette évolution s’est reflétée au Maroc par une baisse des prix à la pompe, qui sont passés de 13,47 dirhams le litre en début d’année à près de 11,27 dirhams en décembre.
En parallèle, la lutte contre la vente informelle de carburants reste un enjeu majeur. Une nouvelle réglementation visant à instaurer une traçabilité chimique pour ces produits avait été prévue dans la Loi de finances 2025. Ce dispositif, jugé essentiel pour éradiquer les pratiques du circuit informel, s’adresse principalement aux transactions B to B. Toutefois, sa mise en œuvre a été reportée à 2026 en raison de contraintes techniques.
Selon Les Inspirations Eco, ce retard s’explique notamment par l’absence d’infrastructures adaptées. Les sociétés doivent disposer de traceurs chimiques spécifiques et effectuer des tests dans des laboratoires spécialisés, qui font encore défaut au Maroc. Les appels d’offres lancés pour créer ces laboratoires n’ont pas abouti, retardant ainsi l’application de cette mesure clé.