Blé tendre, le Maroc confirme sa place de poids lourd parmi les importateurs européens
Le Maroc s’illustre une nouvelle fois sur la scène agroalimentaire en consolidant sa position de deuxième plus grand importateur de blé tendre de l’Union européenne pour la campagne 2024/2025, avec près de 2 millions de tonnes achetées. Ce statut confirme l’importance stratégique de ce produit pour l’alimentation nationale, dans un contexte marqué par les incertitudes climatiques et géopolitiques.
Selon les dernières données publiées par la Commission européenne, le Royaume a importé exactement 1.995.567 tonnes de blé tendre depuis le début de la saison jusqu’à fin mars. Ce volume, bien qu’en baisse par rapport aux 3,58 millions de tonnes de la campagne précédente, place le Maroc juste derrière le Nigeria (2,25 millions de tonnes), et devant l’Algérie (1,34 million de tonnes), son principal concurrent régional.
Mais le blé tendre n’est pas le seul produit céréaliers à connaître une forte demande. Le Maroc figure également parmi les plus importants clients européens pour l’orge, occupant là aussi la deuxième marche du podium avec 582.323 tonnes importées. Toutefois, ces chiffres marquent une baisse notable par rapport aux 921.104 tonnes achetées l’an passé. En tête du classement, l’Arabie Saoudite a vu ses importations d’orge exploser, atteignant 953.886 tonnes, contre seulement 155.884 l’année précédente.
Sur le plan des exportations globales, l’Union européenne a expédié jusqu’à fin mars un total de 15,68 millions de tonnes de blé tendre, et 3,76 millions de tonnes d’orge. Les importations, quant à elles, s’élèvent à 6,31 millions de tonnes de blé tendre et 931.214 tonnes d’orge. Ces flux confirment l’intensité des échanges et l’interdépendance croissante entre les marchés européens et leurs partenaires africains et moyen-orientaux.
Côté fournisseurs, l’Ukraine s’impose comme un acteur majeur, livrant 4,09 millions de tonnes de blé tendre à l’UE, loin devant le Canada (896.825 tonnes) et la Moldavie (475.821 tonnes). En matière d’orge, le pays d’Europe de l’Est domine également avec 396.624 tonnes exportées, devant le Royaume-Uni et la Moldavie.
Enfin, un autre indicateur mérite d’être souligné : la semoule de blé dur, ingrédient clé pour la cuisine maghrébine. Le Maroc retrouve une place de choix parmi les fournisseurs de l’Union européenne, avec 914 tonnes expédiées, un chiffre en hausse par rapport aux 709 tonnes de la saison précédente. Ce marché, encore modeste à l’échelle des volumes globaux, est dominé par la Turquie (391 tonnes) et l’Égypte (338 tonnes), mais le Royaume y renforce progressivement sa présence.
Entre dépendance alimentaire et opportunités commerciales, la relation entre le Maroc et l’Europe autour du blé s’annonce plus stratégique que jamais.
