L’Afrique et l’Europe s’apprêtent à franchir une nouvelle étape dans leur interconnexion numérique. L’entreprise Islalink, en partenariat avec Canalink, a annoncé le lancement d’un projet de câble sous-marin à fibre optique reliant le sud du Maroc aux îles Canaries. Une première dans la région, portée par un investissement de près de 49 millions d’euros et soutenue notamment par la Banque européenne d’investissement (BEI).
Ce câble nouvelle génération partira d’Arinaga, dans le sud de la Grande Canarie, et atteindra les côtes marocaines, avec des points d’atterrissage potentiels à Tarfaya ou Boujdour. La mise en service est attendue pour 2026, après un chantier étalé sur 42 mois. En février dernier, des équipes techniques ont déjà mené des reconnaissances au port de Tarfaya pour déterminer le site optimal de connexion.
Ce lien stratégique vise à répondre à la demande croissante en bande passante tout en renforçant la résilience des infrastructures numériques entre les deux continents. Il s’intègre aussi à un réseau plus large : Canalink développe actuellement un anneau de câbles sous-marins baptisé « Orient Island Ring », interconnectant plusieurs îles de l’archipel (Grande Canarie, Lanzarote, Fuerteventura), et potentiellement extensible vers le Maroc.
Le projet bénéficie d’un soutien financier européen conséquent. Sur les 48,8 millions d’euros nécessaires, 20 millions proviennent d’un prêt de la BEI, dont 7,5 millions déjà mobilisés pour entamer les travaux. Un signal fort de l’importance stratégique de cette future dorsale numérique transfrontalière.
Déjà présent entre Tenerife, l’Espagne continentale et Asilah au nord du Maroc, Islalink renforce ainsi son ancrage régional avec cette nouvelle liaison vers le sud du Royaume, dans une logique de continuité et d’expansion.
Au-delà de l’aspect technologique, cette initiative devrait aussi booster les échanges économiques, accélérer la transition numérique et positionner les Canaries comme un véritable hub de connectivité entre l’Europe et l’Afrique.
Avec h24.info
