Tomates : en dix ans, les exportations marocaines vers l’UE bondissent de 40%
Le Maroc s’impose comme un acteur incontournable sur le marché européen de la tomate. En dix ans, ses exportations vers l’Union européenne ont progressé de plus de 40%, le plaçant désormais au deuxième rang des fournisseurs, derrière les Pays-Bas et devant l’Espagne.
Lors de la campagne 2024/2025, le Royaume a expédié près de 568.000 tonnes de tomates vers l’UE, soit 19,6% du marché total, pour une valeur dépassant 1 milliard d’euros. Cette performance confirme le poids croissant du Maroc dans l’approvisionnement alimentaire européen.
L’Espagne en recul, les Pays-Bas en résistance
L’Espagne, longtemps leader, recule fortement : ses ventes ont chuté de plus de 35% en dix ans, retombant à 522.500 tonnes. La hausse du coût du travail et la sécheresse fragilisent son modèle.
Les Pays-Bas, malgré une baisse de près de 20% de leurs exportations sur la même période, restent premiers avec 780.200 tonnes, grâce à leurs serres high-tech, mais au prix d’une facture énergétique lourde.
Les raisons du succès marocain
Le Maroc bénéficie d’un avantage compétitif décisif : des coûts de production plus bas et un climat qui permet de réduire le recours aux serres chauffées. Résultat : un prix moyen aligné à 1,83 €/kg, plus compétitif que celui de ses rivaux européens.
À cela s’ajoute un levier commercial essentiel : les préférences tarifaires accordées dans le cadre de l’Accord d’association Maroc-UE. Ces avantages ont permis aux exportateurs marocains de s’imposer auprès de la grande distribution européenne, malgré les critiques des producteurs espagnols et français.
Un poids stratégique pour le Maroc
Cette montée en puissance traduit aussi une dépendance croissante de l’Europe vis-à-vis du Maroc. Dans un contexte où les enjeux agricoles se croisent avec les dossiers migratoires et sécuritaires, cette dépendance confère au Royaume une carte stratégique supplémentaire dans son partenariat avec Bruxelles.
Le Maroc n’est donc plus un simple fournisseur saisonnier : il est devenu un pilier de la sécurité alimentaire européenne.
Avec Le360
