Agroalimentaire marocain : la fin du vrac, place à la marque « Made in Morocco »

Casablanca – L’agroalimentaire marocain s’engage dans une nouvelle ère. Lors de la première édition d’Agro Export Day, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a lancé un message clair aux exportateurs : « Terminé le vrac, terminée la commodité. Il est temps de créer des produits à valeur ajoutée, porteurs de marque. »
Le ministre a souligné que la véritable compétitivité repose désormais sur la prime de marque, qui dépasse largement la simple prime de production ou d’innovation. « Même un produit basique comme l’eau peut voir sa valeur multipliée par cent selon le nom inscrit sur l’étiquette », a-t-il illustré. Pour Mezzour, cette stratégie n’est pas qu’économique : elle vise à générer plus d’emplois, et de meilleure qualité, et à inscrire le Maroc dans un décollage inclusif voulu par le Roi.
L’événement, organisé par la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI), a réuni à Casablanca les industriels marocains, ainsi que plusieurs délégations d’Afrique subsaharienne, d’Europe et d’Asie. Abdelmoumen El Euj, président de la FENAGRI, a replacé l’initiative dans une perspective stratégique : « Le label Made in Morocco ouvre une formidable opportunité pour valoriser nos produits, accroître leur visibilité et en faire de véritables ambassadeurs de l’identité marocaine. »
La dimension africaine a également été soulignée : « Le Made in Morocco doit devenir un symbole de coopération et de solidarité entre les pays du continent », a précisé El Euj. Pour lui, l’export agroalimentaire ne se limite pas à une vitrine de qualité : il est aussi un vecteur de partenariat régional et de montée en compétences partagées.
Mais conquérir de nouveaux marchés ne se limite pas à la promotion des produits. Sécuriser les exportations est essentiel. Hicham Zaki, directeur général de la Société marocaine d’assurance à l’exportation (SMAEX), a rappelé le rôle structurant de l’assurance-crédit : « Dans un contexte mondial volatil et fragmenté, l’exportation reste notre arme la plus efficace. Et la maîtrise du risque est désormais un levier de compétitivité, notamment pour les PME. »
Enfin, Zineb Guennouni, directrice exécutive de la Bourse de Casablanca, a rappelé que le marché financier peut transformer les entreprises agroalimentaires : « La cotation en Bourse, ce n’est pas seulement lever des fonds. C’est renforcer la gouvernance, la transparence et la visibilité internationale. C’est ce qui transforme une entreprise performante en championne nationale, puis en acteur régional et potentiellement en marque mondiale. »
Au terme de cette première édition, l’Agro Export Day a posé les bases d’une feuille de route claire : valoriser la qualité marocaine, sécuriser les exportations et construire une marque forte capable de rayonner sur les marchés internationaux. Le Maroc semble prêt à passer du vrac à la valeur ajoutée, et à faire du « Made in Morocco » un véritable étendard.
