Le marché automobile marocain clôture novembre 2025 sur une dynamique rarement observée ces dernières années. Toutes catégories confondues, les ventes progressent de plus de 36 %, un bond qui s’explique à la fois par le réveil des marques traditionnelles et par l’arrivée en force d’une nouvelle génération de constructeurs asiatiques.
La croissance la plus spectaculaire se manifeste sur le segment VP, qui frôle désormais les 19.200 unités en un mois, soit près de 38 % de hausse. Sur les utilitaires, la tendance est également positive, avec une progression de 26,5 % et un volume dépassant légèrement les 2.400 véhicules.
Dans cet environnement dopé, les positions des marques se redessinent. Le tandem Dacia–Renault consolide son leadership et cumule une part de marché dépassant les 48 % en VP. Dacia s’offre une poussée de près de 57 % pour atteindre 4.890 unités, tandis que Renault double quasiment ses volumes et dépasse les 4.300 ventes. Les généralistes européens, eux, avancent à des rythmes plus mesurés : Peugeot, Volkswagen et Skoda progressent, mais restent loin de la frénésie observée chez les acteurs chinois.
Car c’est bien de là que vient le choc du mois. Plusieurs nouveaux entrants explosent les statistiques : Chery, Deepal, Leapmotor, Soueast ou encore Zeekr réalisent des percées rapides, souvent symboliques en volume mais impressionnantes en variation. BYD continue sa montée avec une croissance dépassant 80 %, et Geely suit une trajectoire similaire. Cette vague confirme que l’offre électrique et hybride chinoise gagne pied au Maroc et commence à remodeler le paysage.
Du côté des utilitaires, le tableau est plus contrasté. Fiat domine le segment avec 560 unités et une croissance de 82 %, tandis que DFSK et Dongfeng affichent des bonds colossaux. À l’inverse, Renault recule fortement et Ford reste en retrait malgré une hausse sur les VP.
Dans l’ensemble, novembre 2025 s’impose comme un mois charnière : le marché retrouve de la vigueur, les marques historiques renforcent leurs positions, mais la compétition se tend avec un afflux de nouveautés asiatiques qui rebattent progressivement les cartes. L’année 2026 pourrait bien s’annoncer comme celle de la recomposition du paysage automobile marocain.
