Cancer : la CNOPS et l’Assurance maladie critiquées pour le non-remboursement de traitements innovants

Le refus de prise en charge de certains médicaments innovants contre le cancer suscite une vague de critiques visant la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) et l’Agence nationale de l’assurance maladie. En cause : des coûts de traitement très élevés, des procédures administratives jugées trop lentes et l’absence de mécanismes d’urgence, dans un contexte où le temps est souvent déterminant pour la survie des patients.
Selon une revue de presse du quotidien Al Akhbar, plusieurs situations humaines ont récemment mis en lumière les limites du système actuel de remboursement. L’un des cas rapportés concerne un patient de Rabat, diagnostiqué fin 2024 d’un cancer à un stade avancé. Après une première phase de chimiothérapie, l’équipe médicale a recommandé un traitement ciblé, considéré comme indispensable compte tenu de l’évolution de la maladie.
Cette prescription s’est heurtée au refus de remboursement du médicament par la CNOPS. Le coût du traitement, estimé à près de 57.000 dirhams la boîte, a placé la famille du patient dans une impasse financière. Malgré le dépôt d’un dossier médical complet, appuyé par des rapports soulignant l’urgence et l’absence d’alternative thérapeutique, la procédure est restée sans issue.
Faute d’accès régulier au traitement prescrit, l’état du patient s’est rapidement dégradé. Il est décédé avant que son dossier ne soit tranché, ravivant un débat récurrent sur la capacité du système de remboursement à suivre le rythme des avancées médicales, notamment en oncologie, où les traitements innovants représentent souvent un dernier recours.
Pour plusieurs professionnels de santé cités par Al Akhbar, ces situations révèlent les limites d’une application rigide des règles administratives, sans dispositifs dérogatoires pour les cas critiques. L’absence de procédures accélérées pour les maladies graves est perçue comme un facteur aggravant de la souffrance des patients et de leurs proches.
Au-delà de la question financière, le débat touche à celle de l’équité dans l’accès aux soins. Alors que le Maroc est engagé dans la généralisation de la protection sociale, des voix s’élèvent pour appeler à une révision de la liste des médicaments remboursables et à l’instauration de mécanismes d’urgence, afin de garantir que l’accès aux traitements vitaux ne dépende ni des délais administratifs ni des capacités financières des familles.
Avec Al Akhbar
