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Préscolaire : plus de 70 % des enfants scolarisés en 2025, une progression marquée surtout en milieu rural

Le taux de préscolarisation des enfants âgés de 4 à 5 ans au Maroc a dépassé les 70 % en 2025, contre 50,2 % en 2015, marquant une amélioration significative de l’accès à l’enseignement préscolaire sur la dernière décennie. Cette évolution a été mise en avant par Hicham Ait Mansour, directeur de l’Instance nationale d’évaluation relevant du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), à l’occasion de la présentation du Rapport d’évaluation du préscolaire au titre de l’année scolaire 2024-2025.

Selon les données présentées, la dynamique est particulièrement notable en milieu rural, où le taux de préscolarisation est passé de 36,3 % à 75,6 % entre 2015 et 2025, dépassant désormais celui observé en milieu urbain. Cette progression est largement attribuée au programme national de développement et de généralisation du préscolaire 2018-2028, lancé pour réduire les inégalités territoriales et améliorer l’équité éducative dès la petite enfance.

Sur le plan des infrastructures, le nombre d’unités publiques de préscolaire a fortement augmenté, passant de 6.185 unités en 2018-2019 à 23.182 en 2024-2025. Parallèlement, les unités non structurées ont connu un net recul, de 18.882 à 4.946 unités, traduisant un effort de structuration et de normalisation de l’offre éducative. Cet engagement s’est accompagné d’un renforcement budgétaire, avec des crédits publics consacrés au préscolaire ayant plus que doublé, passant de 1,13 milliard de dirhams en 2019 à près de 3 milliards de dirhams en 2025, avec un glissement progressif des dépenses de l’investissement vers le fonctionnement.

Réalisée par l’Instance nationale d’évaluation en partenariat avec l’UNICEF, l’étude s’appuie sur l’analyse de 180 unités de préscolaire relevant de différents statuts (public, privé, partenariat et non structuré). Elle a porté sur une population de 871 enfants, 180 éducatrices et éducateurs, 180 responsables d’établissements, 624 parents, ainsi que sur 180 séances d’observation en classe. L’évaluation s’est intéressée à la qualité des environnements d’apprentissage, aux pratiques pédagogiques et au développement des compétences socio-émotionnelles et cognitives des enfants à la fin du cycle préscolaire.

Malgré les progrès enregistrés, le rapport souligne plusieurs défis persistants. Il met en évidence des disparités entre zones rurales et urbaines en matière de qualité des apprentissages, des insuffisances au niveau des infrastructures et des équipements sanitaires, ainsi que la nécessité de renforcer la gouvernance et le financement du secteur. L’étude pointe également l’hétérogénéité des pratiques pédagogiques, la faiblesse de l’inclusion des enfants en situation de handicap et la précarité des conditions de travail de certaines éducatrices et éducateurs, notamment dans le préscolaire public et non structuré.

Face à ces constats, le CSEFRS recommande de poursuivre les efforts de consolidation de la qualité, d’améliorer le pilotage institutionnel du préscolaire et de renforcer la professionnalisation des éducateurs à travers une meilleure formation initiale et continue, une stabilité professionnelle accrue et une amélioration des conditions sociales et économiques. Autant de leviers jugés essentiels pour ancrer durablement les acquis et faire du préscolaire un véritable socle de réussite éducative.

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