Grande Distribution: pour le gouvernement français, Carrefour n’est pas à vendre!
Le refus est adressé au nom de l'ancrage territorial et culturel de la marque en France
Carrefour a été approché par le groupe Couche-Tard avec une offre de rachat pour le moins alléchante. En effet, le canadien a précisé, mercredi 13 janvier, avoir adressé au distributeur français « une lettre d’intention non engageante en vue d’un rapprochement amical sur la base d’un prix de 20 euros par action », tout en précisant que « la rémunération proposée devrait en grande majorité être en numéraire ».
Cela valorise ainsi l’enseigne française à plus de 16 milliards d’euros sonnants et trébuchants!
Carrefour de son côté semblait partant: ses administrateurs chargent Alexandre Bompard, le PDG du groupe, d’ouvrir des discussions avec ce prétendant inattendu et choisissent le cabinet Lazard pour l’épauler.
Mais voilà que l’Etat français décide de jouer les perturbateurs pour opposer un niet à la transaction. « On ne cède pas l’un des grands distributeurs français. Je le dis avec beaucoup de respect pour Couche-tard (…) avec beaucoup de respect pour Carrefour. », a ainsi déclaré, vendredi, Bruno Lemaire, ministre français de l’Economie, invité par BFM TV.
En effet, « Carrefour est le premier employeur privé de France avec plus de 100.000 salariés et représente près de 20% de la distribution alimentaire dans notre pays. », explique le ministre.
Lemaire a même menacé de bloquer le rachat au cas où les deux partenaires décidaient d’aller jusqu’au bout de leur deal, en brandissant à cet effet la loi Pacte, portant sur les TPE et les PME, et son « fameux décret sur les investissements étrangers en France ».
Cette affaire rappelle le précédent rachat d’Alstom par l’américain General Electric. Depuis la France a perdu bon nombre de ses marques emblématiques, tous secteurs confondus.
Pourquoi pas Carrefour? Peut être que c’est parce qu’il s’agit d’une question de « Souveraineté alimentaire des français », comme l’estime Le Monde.
A suivre…