Viande rouge au Maroc: le cheptel national reconstitués dès l’année prochaine?

Alors que le secteur de l’élevage a durement souffert de trois années consécutives de sécheresse, une lueur d’espoir pointe enfin à l’horizon pour la filière ovine et caprine marocaine. Porté par les précipitations salvatrices de ce printemps, le cheptel national pourrait retrouver son équilibre d’ici fin 2026. C’est en tout cas l’optimisme exprimé par Abderrahmane Mejdoubi, président de l’Association nationale ovine et caprine (ANOC), lors d’une intervention à l’occasion du SIAM 2025 à Meknès.
Selon Mejdoubi, les pluies des mois de mars et avril ont permis aux éleveurs de conserver leurs agnelles, évitant ainsi une érosion du troupeau. Il parle d’une saison “bonne à 90%” sur l’ensemble du territoire, laissant entrevoir une sortie de crise si les conditions climatiques se maintiennent l’année prochaine.
Une qualité qui ne fléchit pas
Au-delà des chiffres, le président de l’ANOC tient à rassurer sur un point essentiel : la qualité de la viande rouge, en particulier ovine, n’a pas été affectée. « Elle est intimement liée à la génétique des races marocaines, qui sont des races de parcours. Leur alimentation, très naturelle, repose essentiellement sur les céréales, loin des produits industriels comme la poudre de poisson », insiste-t-il.
Des dégustations organisées avec des chefs étrangers confirment d’ailleurs ce positionnement haut de gamme : la viande ovine marocaine séduit toujours par sa tendreté et sa richesse en goût.
Un prix élevé, mais à qui la faute ?
Si la qualité est au rendez-vous, la question du prix continue de faire grincer des dents. Pour Mejdoubi, il est injuste d’accuser les éleveurs d’en être responsables. La flambée des intrants – aliments, transport, soins – grignote une part croissante de leur marge, aujourd’hui presque inexistante. « La marge est passée de la poche de l’éleveur à celle du boucher », regrette-t-il, pointant du doigt les véritables bénéficiaires des hausses de prix.
En quête d’un nouvel équilibre
En somme, la filière ovine et caprine joue une carte de résilience. Les producteurs s’accrochent, investissent, et misent sur la qualité pour préserver un secteur vital pour les zones rurales. Mais si le retour à l’abondance du cheptel est envisageable, il devra s’accompagner d’un rééquilibrage plus juste de la chaîne de valeur, afin que l’effort consenti par les éleveurs profite réellement au consommateur.
Chez les professionnels du secteur, l’heure est à la prudence, mais aussi à l’action. Tous les regards sont désormais tournés vers les cieux, espérant que la prochaine saison agricole confirmera cette embellie naissante.
Avec h24info.ma