Propreté à Casablanca : une nouvelle ère se prépare

Alors que les contrats liant Casablanca à ses deux actuels opérateurs de la propreté arrivent à échéance en juin 2026, la ville se prépare à un nouveau tournant dans la gestion de ses déchets. Un appel d’offres international est prévu pour le quatrième trimestre de 2025, avec l’ambition d’optimiser un service aujourd’hui critiqué pour son manque d’efficacité et ses lacunes organisationnelles.
La Société de développement local (SDL) Casa Baïa a d’ores et déjà enclenché la machine. Une consultation vient d’être lancée pour une étude de faisabilité visant à revisiter en profondeur le cahier des charges encadrant la délégation du service public de la propreté. Montant estimé de l’étude : 1,9 million de dirhams. L’objectif : proposer une feuille de route réaliste, appuyée sur un diagnostic précis de l’état actuel des lieux.
Aujourd’hui, la collecte des déchets et le nettoiement des rues de Casablanca sont assurés par deux sociétés privées, Averda et Arma, chacune couvrant quatre des huit préfectures de la métropole. Un marché pesant quelque 1,3 milliard de dirhams par an. Cette configuration à deux opérateurs devrait toutefois évoluer vers un découpage en quatre lots, toujours répartis sur les huit préfectures, selon une source municipale. Ce changement vise à renforcer la proximité et à mieux répartir les responsabilités.
Mais l’heure est aussi à la remise en question. Une réunion du comité de suivi, tenue le 21 mai dernier avec la participation des deux délégataires, a permis de dégager plusieurs pistes d’amélioration : modernisation du parc logistique, refonte des plannings de ramassage, renforcement du suivi de l’exécution, et surtout, l’introduction d’une « police de la propreté ». Cette dernière, censée faire respecter les règles d’hygiène urbaine, incarne la volonté de la commune d’en finir avec les incivilités et de faire de la propreté un enjeu collectif.
Le prestataire chargé de l’étude devra ainsi réaliser un audit complet des prestations actuelles, passer au crible les contrats en cours, analyser les moyens humains et techniques mobilisés, et faire émerger les failles du dispositif. Il devra également tirer les leçons des précédents audits, notamment ceux de la Cour des comptes, afin d’éviter les erreurs du passé et bâtir une stratégie de gestion plus transparente, plus performante et mieux contrôlée.
La mise en place du futur dispositif de propreté à Casablanca est donc en marche. Reste à espérer que cette nouvelle dynamique saura répondre aux attentes des habitants, lassés par les promesses non tenues et les trottoirs trop souvent envahis par les déchets.
Source Le360