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Inclusion financière : l’usage des services bancaires en ligne reste marginal au Maroc

Le Maroc avance à grande vitesse sur le terrain du numérique, mais reste à la traîne en matière de bancarisation digitale. C’est l’un des constats majeurs du dernier rapport Findex 2025 de la Banque mondiale.

Malgré un taux d’équipement technologique très élevé – 90% des Marocains possèdent un téléphone portable et 65% ont un accès régulier à Internet – l’usage des services bancaires en ligne reste marginal. Seulement 44% de la population adulte détient un compte bancaire ou un portefeuille électronique, un chiffre en deçà de pays comme le Burkina Faso (51%) ou le Mali (55%), et bien loin derrière le Ghana (81%) ou le Sénégal (76%).

Le paradoxe est flagrant : les Marocains sont hyperconnectés, mais peu enclins à intégrer les services financiers dans leur quotidien numérique.

Paiement digital : une adoption encore timide

Autre signal d’alerte : seuls 32% des Marocains ont effectué ou reçu un paiement numérique au cours des douze derniers mois. Là encore, le Royaume est à la traîne, loin derrière ses voisins égyptiens (50%) et jordaniens (57%).

Pourtant, les infrastructures existent et les usages digitaux explosent. Mais la transformation numérique du secteur financier ne suit pas la même cadence.

L’épargne et le crédit ? Encore largement informels

Le rapport Findex pointe également une faiblesse chronique sur deux autres indicateurs clés : l’épargne et le recours au crédit. Seuls 6% des Marocains confient leur épargne à une institution financière, et à peine 1% ont contracté un crédit formel au cours de l’année écoulée. Résultat : les circuits informels, principalement la famille et les proches, restent les premiers recours en cas de besoin de financement.

Des pistes pour inverser la tendance

Face à ces constats, la Banque mondiale appelle à des actions concrètes : généralisation de portefeuilles électroniques accessibles, éducation financière accrue, et stratégies ciblées en direction des femmes et des ménages modestes. L’objectif ? Réduire le fossé entre connectivité numérique et inclusion financière réelle.

Une tendance mondiale pourtant en forte croissance

À l’échelle mondiale, les progrès sont indéniables. En 2024, 79% des adultes disposaient d’un compte financier, contre seulement 51% en 2011. Ce bond est en grande partie dû à l’essor de la monnaie mobile et des paiements numériques, devenus des leviers puissants d’inclusion, notamment dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Mais les défis restent de taille : 1,3 milliard d’adultes sont toujours exclus du système bancaire mondial. Une partie d’entre eux n’a même pas accès à un téléphone portable, verrouillant l’accès à toute forme de finance digitalisée.

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