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Réforme de la santé : les futurs Groupements sanitaires territoriaux prennent forme

Le Maroc franchit une étape majeure dans la refonte de son système de santé. Sous impulsion royale, le pays met en place les premiers Groupements sanitaires territoriaux (GST), conçus pour ancrer la gestion sanitaire à l’échelle régionale et améliorer l’accès, la qualité et la coordination des soins.

Le lancement officiel du GST pilote dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, validé lors du dernier Conseil des ministres, marque le début d’un modèle amené à se généraliser à l’ensemble des 12 régions du Royaume. Ces structures, pensées comme des établissements publics stratégiques, seront responsables de la mise en œuvre de la politique nationale de santé sur le terrain. Elles devront planifier, superviser et harmoniser l’ensemble des services de santé régionaux.

Une gouvernance renouvelée et encadrée

Chaque groupement sera administré par un conseil réunissant représentants ministériels, professionnels du secteur et institutions concernées. Un décret publié en mars a précisé les règles de désignation de ces membres et défini le cadre du transfert des moyens matériels et immobiliers de l’État vers les GST.

Dans cette dynamique, le ministère de la Santé élabore actuellement une série de textes réglementaires pour cadrer le fonctionnement de ces entités. Il est notamment question d’un statut-type pour les professionnels de santé, d’un arrêté fixant les modalités d’élection de leurs représentants au sein des conseils d’administration, et d’un décret officialisant le démarrage du groupement pilote.

Un dialogue social pour accompagner la transition

Pour garantir l’adhésion du personnel, des concertations ont été entamées avec les syndicats, dont le SNESUP. Ces échanges abordent des enjeux clés comme la rémunération, la centralisation des salaires, la préservation du statut de fonctionnaire et la gestion des ressources humaines durant la période transitoire. Dans la région pilote, près de 9 900 agents sont concernés par cette réforme.

Un recensement détaillé des effectifs a été mené en amont, et des élections professionnelles sont en préparation. Parallèlement, des discussions sont en cours avec le ministère de l’Économie pour établir les documents fondateurs du GST pilote : plan d’action, organigramme, règlement intérieur et statuts spécifiques.

Un virage numérique et médical structurant

L’un des piliers de cette réforme repose sur la transformation digitale. À Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, le ministère prévoit d’équiper 20 hôpitaux d’un système d’information hospitalier, de numériser près de 300 centres de santé, de mettre en place des outils de prise de rendez-vous en ligne, d’instaurer un carnet de vaccination électronique et d’intégrer les programmes de santé publique existants dans une logique de système unifié, moderne et centré sur le patient.

En parallèle, un programme médical régional a été élaboré avec la participation du CHU, de la direction régionale de la santé et d’une soixantaine de praticiens. Ce travail collaboratif a débouché sur une analyse complète des besoins en 37 spécialités, permettant de formuler plus de 350 propositions concrètes pour améliorer les parcours de soins, notamment en chirurgie, oncologie, santé mentale, maternité et urgences.

Avec L’Economiste

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