Casablanca se dote d’une “ville alimentaire” à 2 milliards de dirhams

Casablanca s’apprête à tourner une page importante de son histoire urbaine et commerciale. La métropole économique lancera, dès 2026, un méga-complexe logistique et alimentaire sur plus de 300 hectares à Had Soualem, pour un investissement global de 2 milliards de dirhams. Objectif : désengorger la ville, moderniser la distribution et offrir aux habitants des infrastructures répondant enfin aux normes internationales.
Le chantier, qui mobilisera l’État, la région Casablanca-Settat, la commune et le Fonds de dépôt et de gestion (CDG), prévoit un transfert progressif des marchés de gros aujourd’hui installés au cœur de la ville : fruits et légumes de Sidi Othmane, volaille de Hay Mohammadi, marché des dattes ou encore poisson. Leur regroupement dans une « ville alimentaire » moderne, à une dizaine de kilomètres du centre, devrait démarrer en 2027 pour une mise en service échelonnée jusqu’en 2028.
Un modèle aux standards internationaux
Pensé comme un Rungis marocain, le projet ambitionne de mettre fin au désordre et aux conditions d’hygiène précaires qui caractérisent encore certains marchés casablancais. Ce futur hub alimentaire réunira, dans un espace unique et structuré, les activités de gros des fruits, légumes, viandes, poissons et volailles.
Le Conseil communal de Casablanca a d’ores et déjà engagé la procédure d’acquisition de plus de 309 hectares pour accueillir ce complexe jugé « décisif » par les élus. Les nouvelles infrastructures promettent de fluidifier la circulation, améliorer les conditions de travail des commerçants et réduire les nuisances ressenties par les habitants des quartiers voisins des marchés actuels.
Un levier économique et social
Au-delà de l’aspect logistique, cette « ville alimentaire » représente un pari sur l’avenir. Elle devrait renforcer la compétitivité des opérateurs, améliorer les conditions sanitaires et environnementales, et consolider l’attractivité de Casablanca en tant que hub régional de la distribution alimentaire.
Pour les Casablancais, souvent excédés par les désagréments liés aux anciens marchés implantés en pleine zone résidentielle, ce projet incarne une promesse de renouveau : plus d’organisation, des conditions dignes pour les travailleurs et un urbanisme libéré d’une partie de sa pression.
Avec ce chantier structurant, la capitale économique confirme sa volonté de se réinventer, en plaçant l’efficacité logistique et la qualité de vie au cœur de son développement.