Loi des Finances 2026 : la bonbone de gaz passera à 70 DHS en fin d’année

Dans un contexte économique où l’inflation et la sécheresse continuent de peser sur le quotidien des ménages, le gouvernement choisit de maintenir le cap sur le soutien aux produits de première nécessité. Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2026 réserve une enveloppe de 13,7 milliards de dirhams pour subventionner le gaz butane, le sucre et la farine, tout en renforçant l’aide destinée aux provinces du Sud.
Ce choix intervient alors que le prix réel d’une bouteille de gaz de 12 kg dépasse largement les 100 dirhams sur le marché international. Grâce à la compensation, le consommateur marocain continuera de la payer autour de 70 dirhams, évitant une hausse brutale qui aurait directement affecté le pouvoir d’achat.
Gaz butane : une facture qui reste lourde, mais en recul
Entre janvier et août 2025, la compensation du gaz butane a coûté 8,5 milliards de dirhams à l’État. C’est 17% de moins qu’en 2024, en raison de la baisse des cours mondiaux et d’une meilleure maîtrise du dispositif de soutien.
La consommation nationale a atteint près de 155 millions de bouteilles de 12 kg sur cette période, avec de fortes pointes en hiver et au printemps. L’été, lui, a enregistré un léger ralentissement, notamment en juin et en août où la demande est descendue à environ 18 millions de bouteilles.
Sucre : la subvention continue, malgré un coût stable
Le sucre demeure l’un des produits les plus soutenus par l’État. Le coût de la subvention a atteint 3,05 milliards de dirhams pour les huit premiers mois de 2025, avec une aide fixe de 3,64 dirhams par kilogramme.
Bien que le coût unitaire ait légèrement augmenté (+0,8%), la dépense globale liée au sucre raffiné et brut a reculé à 3,4 milliards de dirhams, soit 23% de moins que l’année précédente. Une baisse attribuée à un meilleur contrôle des importations et à une rationalisation de la consommation.
Farine de blé tendre : l’État amortit les effets de la sécheresse
Touchée de plein fouet par une campagne agricole déficitaire, la production nationale de blé a reculé. Pourtant, le gouvernement a maintenu son soutien : 880 millions de dirhams ont été consacrés à la farine nationale entre janvier et août 2025.
La suspension des droits de douane sur le blé tendre a été prolongée pour toute l’année 2025, tandis qu’un appui direct est accordé aux importateurs afin d’éviter toute rupture d’approvisionnement ou hausse du prix du pain.
Au total, le soutien au blé importé et à la farine nationale a coûté 1,137 milliard de dirhams, soit une baisse de 29% par rapport à 2024, grâce à la détente des prix internationaux et à la baisse des frais de transport.
Un appui renforcé aux provinces du Sud
Le PLF 2026 prévoit également 88 millions de dirhams pour soutenir les habitants des provinces du Sud. Cette enveloppe vise à stabiliser les prix des produits essentiels, notamment du gaz butane, et à atténuer le coût de la vie dans une région où l’approvisionnement reste coûteux.
Un signal clair : protéger le panier de base coûte que coûte
Avec ces 13,7 milliards de dirhams mobilisés, le gouvernement réaffirme sa volonté de protéger le panier de base des Marocains. Dans un climat économique instable, il fait le choix politique de maintenir le gaz, le sucre et la farine à des prix accessibles — quitte à reporter la réforme de la compensation.
