Huile d’olive: production record et prix au litre autour de 55 DH
Une production exceptionnelle marque l’actuelle campagne oléicole, selon Rachid Benali, président d’Interprolive, qui prévoit plus de deux millions de tonnes d’olives et plus de 200.000 tonnes d’huile d’olive. Ces estimations traduisent une dynamique rarement observée et placent la filière dans une situation d’abondance inédite.
Ce résultat provient notamment d’une pluviométrie favorable au printemps et de l’entrée en production de plantations issues du Plan Maroc Vert. Les exploitations des petits agriculteurs, jusqu’ici en phase de maturation, livrent désormais des volumes importants, contribuant à des récoltes record.
Mais derrière ces performances, des fragilités structurelles se manifestent. Le traitement des olives ne pose pas de difficulté particulière, les unités traditionnelles et modernes permettant de transformer l’ensemble de la récolte. En revanche, la question du stockage apparaît comme un point sensible : les capacités disponibles ne suffisent pas à absorber les volumes annoncés, faute de cuves adaptées. Par ailleurs, la main-d’œuvre manque. La récolte s’effectue dans un contexte où la demande est forte sur d’autres chantiers, rendant les ouvriers difficiles à mobiliser et provoquant une hausse des coûts.
Sur le volet qualité, le président d’Interprolive réfute les allégations relatives à la présence de résidus interdits dans l’huile marocaine et rappelle que l’affaire évoquée provenait d’une contrefaçon saisie à l’étranger. Il défend la conformité de la production nationale aux standards internationaux et souligne l’attrait du marché extérieur, qui devrait absorber l’excédent. Au niveau local, le prix du litre devrait se situer entre 50 et 55 dirhams, un niveau considéré équilibré pour les consommateurs comme pour les producteurs.
Cette campagne illustre ainsi un contraste : des volumes historiquement élevés et des opportunités d’exportation, mais aussi une filière mise sous tension par ses propres limites logistiques et humaines. Pour convertir cette abondance en atout durable, il faudra renforcer les capacités de stockage, sécuriser la main-d’œuvre saisonnière et consolider la fiabilité du produit sur les marchés. C’est à ces conditions que l’année 2025 pourra constituer un tournant structurant pour l’huile d’olive marocaine.
Avec h24info.ma
