cérélaes, huiles, viandes... le maroc sous dépendance extérieure!

Un changement de cap nécessaire

Le Maroc importe trop et cela a de nombreux coûts. Derrière la diversité apparente de son agriculture, le pays reste dépendant pour nourrir sa population. Cette vulnérabilité structurelle pèse sur son économie, sur la santé de ses citoyens et sur ses ressources naturelles.
Pourtant, le Maroc possède les ressources pour renverser la tendance et des solutions existent. Miser sur la production locale, relancer les cultures vivrières, moderniser les filières, soutenir les petits exploitants, éduquer les consommateurs. Ces leviers, combinés à une politique volontariste, peuvent transformer le modèle actuel en une stratégie de souveraineté durable. Parallèlement, promouvoir les légumineuses, réduire le sucre, encourager les produits locaux: ces gestes simples pourraient transformer durablement les habitudes alimentaires et la santé des Marocains.
Pour ce faire, le rapport du MIPA plaide pour un véritable changement de cap. Il appelle à replacer la souveraineté alimentaire au centre des politiques publiques, non comme un slogan, mais comme une stratégie nationale. Cela passe d’abord par une harmonisation des politiques agricoles et alimentaires: produire pour nourrir la population avant de produire pour exporter.
Le rapport insiste sur la nécessité de mieux valoriser les filières vivrières en développant les céréales adaptées aux climats arides, en relançant la culture des légumineuses et en améliorant la production d’huiles végétales. La clé réside dans la modernisation des infrastructures: stockage, transformation et distribution. En réduisant les pertes et en soutenant les coopératives agricoles, le pays pourrait mieux maîtriser ses approvisionnements.
Mais produire plus ne suffit pas. Il faut produire autrement: diversifier les cultures, encourager l’agroécologie et intégrer les savoirs locaux pour garantir la durabilité des systèmes agricoles. L’avenir passe par la valorisation des circuits courts et des produits du terroir, capables d’offrir aux consommateurs marocains une alimentation saine, locale et accessible.
Le rapport recommande aussi de renforcer la résilience climatique des systèmes agricoles, de protéger les sols et l’eau, et d’intégrer la gestion locale des ressources. Les savoirs traditionnels doivent être valorisés au même titre que l’innovation technologique.
L’éducation alimentaire constitue également un levier essentiel. Elle doit commencer à l’école, avec la participation active des nutritionnistes dans la conception des repas scolaires.
Enfin, la recherche et la formation doivent intégrer les principes de souveraineté alimentaire. Les établissements agricoles et les universités sont appelés à former une nouvelle génération d’ingénieurs et de chercheurs capables de bâtir un modèle plus équitable et plus autonome.
Réduire la dépendance alimentaire doit être l’affaire et la priorité de tous car bien plus qu’une nécessité économique, c’est une question de justice sociale, de sécurité nationale et d’avenir collectif. Car au-delà des chiffres, il s’agit d’un enjeu fondamental: que chaque Marocain puisse demain se nourrir, suffisamment et sainement, de ce que sa terre produit.

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