
Le gouvernement a tranché : il n’y aura pas d’augmentation de la taxe intérieure sur la consommation (TIC) des cigarettes électroniques dans le cadre du projet de loi de finances 2026. Devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a rejeté les propositions de l’opposition, estimant qu’une telle mesure risquerait surtout de nourrir le commerce illégal sans réduire la demande.
Tout en affirmant son adhésion à la lutte contre le tabagisme, Lekjaa a rappelé que la fiscalité ne constitue pas une solution miracle. Selon lui, relever encore les droits d’accise, déjà augmentés l’année précédente, pourrait déséquilibrer le marché et encourager la contrebande. « Aller plus loin ouvrirait la porte au trafic », a-t-il prévenu.
Face à cette position, plusieurs députés de l’opposition, dont Lahcen Lachgar (USFP) et Mostafa Brahimi (PJD), ont défendu une approche plus ferme. Le premier a souligné que de nombreux modèles de cigarettes électroniques vendus au Maroc sont interdits dans plusieurs pays européens, déplorant leur diffusion croissante à des prix de plus en plus bas. Pour lui, la hausse de la fiscalité est un levier essentiel pour protéger la santé publique.
De son côté, Brahimi a alerté sur la progression rapide du vapotage, notamment chez les jeunes dans les écoles et universités. Il a insisté sur le coût sanitaire et social du tabac et de ses dérivés, rappelant que certaines composantes des e-cigarettes échappent encore à l’impôt.
Ce débat illustre une ligne de fracture persistante entre la logique budgétaire défendue par le gouvernement et la logique sanitaire prônée par l’opposition. D’un côté, la prudence fiscale pour préserver les équilibres économiques et limiter la contrebande ; de l’autre, l’exigence d’une fiscalité dissuasive au service de la santé publique.
Avec h24info.ma
