Climatisation: la demande mondiale pourrait tripler d’ici 2050

Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) alerte sur une explosion de la demande mondiale en climatisation, qui pourrait plus que tripler d’ici 2050. Cette croissance s’accompagnerait d’une hausse significative des émissions de gaz à effet de serre et des coûts énergétiques, avec un doublement possible des émissions liées à la climatisation, soit 7,2 milliards de tonnes de CO₂ supplémentaires par an.
Cette augmentation est principalement alimentée par la croissance démographique, l’augmentation des revenus, la multiplication des épisodes de chaleur extrême et l’accès accru des ménages à des climatiseurs, souvent peu efficaces, dans les pays en développement. En 2022, la climatisation représentait déjà 2,5 milliards de tonnes de CO₂, environ 4 % des émissions mondiales. D’ici 2050, plus de 3 milliards de climatiseurs pourraient être vendus, surtout dans les pays du Sud, où la chaleur rend ces équipements indispensables mais énergivores.
Le rapport souligne également l’impact économique : une transition vers des systèmes de refroidissement plus écologiques pourrait permettre d’éviter jusqu’à 17 000 milliards de dollars de coûts énergétiques d’ici 2050. La demande croissante mettra sous pression les réseaux électriques, notamment dans les économies émergentes, avec un besoin supplémentaire de 500 GW de puissance de pointe d’ici 2035.
Pour limiter ces impacts, le PNUE recommande la généralisation de solutions passives et économes en énergie, telles que la ventilation naturelle, la végétalisation urbaine et l’amélioration de l’isolation des bâtiments. Ces stratégies pourraient représenter les deux tiers des réductions d’émissions liées à la climatisation et offrent un avantage économique en réduisant la dépendance à l’énergie et en limitant la surcharge des réseaux électriques.
Le rapport appelle à une réforme des politiques climatiques mondiales, rappelant que seuls 54 pays ont adopté des mesures complètes pour gérer la demande en climatisation, incluant des codes de construction plus stricts, des normes minimales d’efficacité énergétique et des réfrigérants moins polluants. L’intégration des solutions passives dans la planification urbaine et les stratégies nationales apparaît essentielle pour contenir l’impact environnemental et économique de la climatisation dans les décennies à venir.
