Cigarettes électroniques : L’OMS appelle à serrer la vis en termes de réglementation
Dans une récente note, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en lumière la croissance rapide de la consommation des cigarettes électroniques, principalement due à des stratégies marketing visant les jeunes générations. L’OMS souligne le caractère addictif de ces dispositifs et l’absence de preuves de leur efficacité pour le sevrage tabagique, formulant ainsi plusieurs recommandations à l’intention des pouvoirs publics.
Le marché des cigarettes électroniques a connu une expansion fulgurante, passant de 7,5 milliards de dollars en 2015 à 22,3 milliards en 2022, soit une croissance de près de 300% en sept ans. Cette popularité croissante s’explique par des stratégies marketing agressives des fabricants, qui ciblent prioritairement les enfants et les adolescents. Les cigarettes électroniques offrent une vaste gamme d’arômes attrayants, qui masquent le goût âcre de la nicotine et facilitent le passage d’une consommation expérimentale à une consommation régulière.
Les arômes, associés à des stratégies de marketing digital via les réseaux sociaux et les influenceurs, jouent un rôle crucial dans ce phénomène. Il est démontré qu’une brève exposition à du contenu publicitaire augmente l’intention des adolescents de consommer ces produits et favorise une opinion positive à leur égard. De plus, de nombreuses cigarettes électroniques sont conçues pour ressembler à des objets de consommation courante, les rendant plus difficiles à détecter par les parents ou la communauté éducative. Les cigarettes électroniques jetables, connues sous le nom de « puffs », sont particulièrement populaires en raison de leurs arômes et de leur prix accessible.
L’OMS souligne également que, contrairement à ce que prétendent certains fabricants, les cigarettes électroniques ne sont pas prouvées efficaces comme outil de sevrage tabagique. En tant que produit de consommation courante, leur utilisation n’a pas démontré d’efficacité dans l’arrêt du tabac.
Sur la base de ces observations, l’OMS recommande plusieurs mesures aux gouvernements. Pour les pays ayant interdit la commercialisation des cigarettes électroniques, il est crucial de veiller au respect strict de cette interdiction, d’enquêter sur les modalités d’approvisionnement et de s’assurer de l’absence de promotion de ces produits. Pour les pays n’ayant pas interdit ces dispositifs, l’OMS conseille de réduire leur attrait en réglementant les arômes et le design, de protéger la population contre la désinformation, d’interdire leur vente aux mineurs, de mieux contrôler la chaîne d’approvisionnement, d’appliquer les mêmes mesures réglementaires que pour les produits du tabac, et de renforcer la surveillance et la mise en œuvre des réglementations.
Ces recommandations visent à protéger les jeunes générations des effets néfastes des cigarettes électroniques et à mieux encadrer leur consommation à l’échelle mondiale.
