Omicron: Les vaccins sont-ils vraiment efficaces ?

Faut-il durcir les mesures barrières face à l’apparition d’Omicron au Maroc ? Contacté par Consonews, Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, indique qu’ «il n’y a aucun pays au monde qui peut se protéger indéfiniment contre les variants du covid-19 ». Les mesures prises par le Maroc dont la fermeture des frontières ont été prises dans l’optique de retarder l’arrivée d’Omicron dans le pays, en attendant d’avoir plus de données scientifiques et de s’armer mieux contre ce variant. Bien qu’un seul cas d’infection au nouveau variant ait été officiellement identifié au Maroc, on doit s’attendre à ce qu’il devienne le plus dominant dans le pays.
Aux dires des spécialistes, il n’y a pas encore de certitudes quant à l’efficacité des vaccins actuels contre le variant Omicron. De l’avis de Dr. Hamdi : « Nous ne sommes plus aveugles face à ce variant, car il y a des études qui ont démontré que pour les personnes qui ont reçu deux doses, le pouvoir des anticorps s’affaiblit de 41 fois, mais avec une troisième dose le pouvoir de neutralisation s’accroît 35 fois ». Des études sur « Pfizer », menées actuellement, ont démontré qu’avec deux doses de vaccin, il n’y a que 30% d’efficacité contre le nouveau variant, au lieu de 95% d’efficacité contre l’infection dans sa forme initiale. Mais, l’on relève un taux de 70% d’efficacité contre les formes graves.
A noter également que les personnes qui ont reçu une troisième dose augmentent de 35 fois leurs anticorps et ont 80% d’efficacité contre l’infection et plus de 90% contre les formes graves de cette dernière. « Il n’y a pas que les anticorps qui se renforcent avec les vaccins. Il y a aussi la stimulation de l’immunité cellulaire qui entre en jeu dans la défense de l’organisme », tient à préciser Dr. Hamdi. Aujourd’hui, « on a des preuves formelles que les vaccins sont efficaces contre Omicron », rassure le médecin chercheur. Pour rappel, un peu avant l’apparition de ce nouveau variant, on a appelé les populations à se faire administrer la troisième dose qu’on a qualifiée de « booster » qui protège contre le Delta, mais également contre de nouveaux variants. Ce qui est le cas aujourd’hui.
Par ailleurs, l’on constate qu’une grande majorité de gens ne va plus se faire vacciner. Pourquoi ? Est-ce que cela est dû aux informations qui circulent sur le net ou à la mauvaise communication du gouvernement ? Selon Dr. Hamdi, il y a un peu de tout. D’abord, quand la situation épidémiologique s’améliore, les gens pensent qu’ils n’ont plus besoin de se faire vacciner. « Mais, quand ils voient que les réanimations sont saturées et qu’il y a une hausse du nombre des décès, ils optent pour le vaccin. C’est la nature humaine », explique l’expert.
Les péricardites et les thromboses !
Il faut noter que les vaccins ont des effets indésirables et c’est ce qui fait peur aux populations qui refusent d’ailleurs de recevoir d’autres doses du vaccin, notamment la troisième. Lorsqu’on décide de vacciner la population, on commence avec les personnes prédisposées et au fur et à mesure qu’on avance dans la vaccination, on arrive aux personnes « hésitantes » et celles qui ont peur. Il s’agit d’une peur légitime, de l’avis de Dr. Hamdi. Ce dernier estime qu’il faut communiquer autrement, expliquer et agir doucement. Il ne faut pas oublier non plus que lors de l’instauration du pass-vaccinal, il y a eu une vague de fake-news très importante. Ce qui a fait que la vaccination a ralenti au mauvais moment.
Les péricardites sont l’un des effets indésirables des vaccins de Pfizer et Moderna alors que pour Astra-Zeneca et Janson, des cas de thromboses ont été signalés. Si une personne à une contre-indication vaccinale dont la péricardite, il faut que la deuxième ou la troisième dose ne soit pas du même vaccin administré auparavant. Ceci dit, « les effets indésirables répertoriés sont très rares » tient à préciser Dr. Tayeb Hamdi.