Casablanca: des sociétés de développement locales incapables de justifier leurs dépenses devant la tutelle!

Une série de rapports met en lumière de sérieux dépassements dans les travaux de réhabilitation du complexe Mohammed V à Casablanca pour la période 2014-2020. Parmi les trois sociétés de développement (SDL) chargées des travaux, seule une a fourni un rapport justifiant l’investissement colossal de 220 millions de dirhams, rapporte Assabah.
Lancées il y a un an, les opérations d’audit des programmes de réhabilitation supervisées par le ministère de tutelle ont récemment pris fin. Cependant, à l’exception de la société Casablanca Event&Animation, aucune autre société n’a présenté de rapport détaillant les dépenses effectuées sur cette période.
Les commissions de suivi, les organismes de financement et les autres parties prenantes ont été laissés dans le flou quant à l’utilisation de ces fonds, qui s’ajoutent à un investissement de 30,5 millions de dirhams dans le cadre du programme d’urgence de Casablanca.
Pour clôturer la procédure, les établissements de contrôle administratif et financier ont recommandé que les trois sociétés de développement présentent des versions finales de leurs rapports. Cette recommandation vise à éclaircir les zones d’ombre entourant les travaux réalisés, les montants alloués et leur cohérence avec la vision globale du projet.
Cependant, les premières évaluations menées par le ministère de tutelle ont révélé des lacunes significatives dans cette approche, en particulier en ce qui concerne les gradins, les sièges, le gazon, l’éclairage, la surveillance, la sonorisation et les caméras.
Par exemple, la société Casa-Aménagement a alloué 13 millions de dirhams pour l’installation d’équipements de sonorisation, d’écrans géants et d’une horloge murale, mais ceux-ci se sont rapidement détériorés et ont été démontés en moins de trois ans. De même, les sièges ont été retirés peu de temps après le début du nouveau projet de réhabilitation, pour être transférés vers un autre arrondissement.
Ces révélations soulignent l’urgence de revoir en profondeur les méthodes et les pratiques entourant la restauration du complexe Mohammed V, afin d’assurer une utilisation efficace et responsable des fonds publics et de garantir la durabilité des infrastructures rénovées.