Le retour en force de Moul’Hanoute

La disparition de l’épicier du coin de la rue à cause de la montée de la distribution moderne n’aura pas plus. C’est même tout le contraire qui est en train de se passer. Ainsi, d’après la Vie Eco du 7 avril, les professionnels notent un retour en masse des consommateurs vers l’épicier du coin. C’est d’ailleurs l’une des raisons avancées pour expliquer la baisse de régime de la grande distribution en 2016. Celle-ci a en effet vu son trafic baisser de 5 à 15%. Et ceux qui sont restés fidèles aux grandes enseignes n’y vont plus que pour acheter des produits de base. Ce qui fait replier le panier moyen de 20 à 30%. Autrement dit, le CA du secteur a baissé d’autant. Ce qui équivaut un crash en bonne et due forme.
Serait-on en train d’assister au même phénomène que dans l’immobilier? Des années fast où les opérateurs ont surfacturé le pouvoir d’achat du consommateur moyen suivies d’un détournement de la demande pour cause de retournement de tendance?
Ce qui serait dangereux pour les enseignes de la grande distribution est que ce détournement ne soit définitif ce qui les obligera à réinventer leur business modèle.
Sur ce registre, le duo Carrefour-Label Vie dont les résultats font exception dans ce décor, semble avoir déjà pris les devants. Ainsi, il a procédé à une segmentation plus fine de son offre avec le lancement du Carrefour Gourmet pour satisfaire les gros revenus et le lancement prochain d’une sorte de supermarché ambulant dans les souks hebdomadaires pour le monde rural. « Pour des millions de marocains, une course à 50 dirhams est quelque chose d’énorme », nous avait confié un haut responsable du groupe. C’est donc dans cet état d’esprit que l’enseigne attaque le monde rural.
Avec autant d’innovations, Label Vie-Carrefour devront traverser la zone de turbulences sans grands dégâts.
Mais qu’en sera-t-il des autres?