300% de hausse : Lekjaa appelle à une baisse des prix des médicaments
Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, a dénoncé la flambée des prix de certains médicaments au Maroc, avec des hausses atteignant 300%, les rendant inabordables pour une grande partie de la population. Selon lui, ces coûts pèsent lourdement sur les consommateurs et sur les systèmes de protection sociale.
Lors d’une journée d’études organisée par la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Lekjaa a mis en avant la nécessité de renforcer la transparence dans la gestion des prix. Il a également critiqué les pratiques de certains importateurs qui, bien qu’autorisés à appliquer une marge bénéficiaire maximale de 10%, abusent parfois de cette limite, tout en précisant qu’il n’a aucun conflit avec les professionnels du secteur.
Le ministre a souligné que certains médicaments importés sous le prétexte de production locale sont vendus à des prix exorbitants, bien supérieurs à ceux observés sur les marchés internationaux. Cette situation, selon lui, menace directement l’industrie pharmaceutique nationale, alors que des médicaments produits localement sont disponibles à des tarifs plus raisonnables.
Le gouvernement prévoit d’intensifier les discussions avec les pharmaciens, après l’élection de leurs représentants, pour élaborer des solutions durables. Parmi les mesures envisagées figure la mise en place d’une réglementation stricte pour aligner les prix des médicaments fabriqués au Maroc sur ceux des marchés internationaux, et ainsi prévenir les abus liés aux monopoles de production.
Lekjaa a également rappelé l’importance de la réforme du secteur pharmaceutique, notamment par la création de l’Agence marocaine du médicament, un projet intégré dans le chantier royal de la protection sociale. Cette institution sera chargée de superviser la gestion des médicaments et des produits de santé, tout en garantissant une meilleure accessibilité pour les patients.
Par ailleurs, le ministre a critiqué les pratiques consistant à importer depuis des années des médicaments à faible coût pour ensuite les revendre à des prix démesurés sur le marché local. Il a insisté sur l’urgence d’investir davantage dans la production pharmaceutique nationale, tout en encourageant l’importation de médicaments spécifiques qui ne pourraient pas être fabriqués localement dans les dix prochaines années.
Le gouvernement se dit déterminé à poursuivre les réformes structurelles du secteur afin de garantir un meilleur accès aux soins et de préserver la santé économique des Marocains face à des pratiques jugées inacceptables.