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Casablanca refuse de réceptionner les travaux de la corniche d’Aïn Sebaâ, jugés indignes

La municipalité de Casablanca a décidé de ne pas valider la livraison du chantier d’aménagement de la corniche d’Aïn Sebaâ, dont les travaux ont été confiés à Casa Aménagement pour un budget de 70 millions de dirhams. Ce refus catégorique intervient face à une forte déception tant chez les élus locaux que parmi les habitants, qui dénoncent une réalisation nettement en deçà des ambitions affichées et des standards appliqués à d’autres zones balnéaires de la ville.

Le projet, confié au promoteur Benlhou Frères en 2023 après un appel d’offres lancé à la fin de l’année précédente, s’inscrivait dans la stratégie globale d’embellissement du littoral du Grand Casablanca. Financé entièrement par le budget communal, il devait représenter une vitrine urbaine pour cette partie de la ville, au même titre que les corniches d’Aïn Diab ou de Dar Bouazza.

Or, les premières visites de terrain réalisées après l’achèvement partiel des travaux ont laissé place à une profonde insatisfaction. Les membres du Conseil de la ville parlent d’un projet bâclé, caractérisé par un mobilier urbain sans caractère, des aménagements minimalistes et une absence flagrante de vision architecturale. Ils déplorent que rien ne justifie un tel écart de traitement entre les quartiers populaires de l’est de Casablanca et les zones plus huppées du littoral ouest.

Cette situation a cristallisé un sentiment de relégation chez les riverains des quartiers d’Aïn Sebaâ, Hay Mohammadi et Sidi Moumen. Ils pointent du doigt ce qu’ils considèrent comme une inégalité territoriale manifeste. Pour eux, la qualité du projet livré confirme une gestion à deux vitesses de l’espace urbain, en totale contradiction avec les promesses d’équité spatiale.

Du côté de Casa Aménagement, les engagements initiaux annonçaient une corniche moderne et inclusive, avec des équipements de loisirs, des parcours piétons paysagers, des espaces sportifs à ciel ouvert et un accès facilité à la plage. Mais selon les constats officiels relayés dans la presse, ces promesses sont loin d’avoir été tenues.

Face à l’ampleur du mécontentement, le wali de la région Casablanca-Settat est intervenu en convoquant une réunion de crise. Au cours de cette rencontre, il a exigé des comptes aux différents responsables et a ordonné aux entreprises chargées du projet de corriger immédiatement les défaillances constatées. Aucune réception définitive ne sera validée tant que les corrections ne seront pas apportées.

Avec Assabah

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