Gouvernement/Services publics: près de 80% de taux d’insatisfaction des citoyens selon la Banque mondiale

Le dernier rapport de la Banque mondiale, publié en 2025, dresse un constat préoccupant : malgré des dépenses sociales élevées, la satisfaction des Marocains vis-à-vis de leurs institutions demeure très limitée.
Selon les données de l’Arab Barometer (2021-2022), seuls 21 % des sondés se déclarent satisfaits de l’action gouvernementale. Le niveau tombe à 18 % pour l’éducation et 24 % pour la santé. Cette défiance se reflète dans la relation aux institutions : 62 % des citoyens disent avoir peu ou pas du tout confiance dans leur gouvernement, tandis que 86,5 % perçoivent un haut niveau de corruption.
Le rapport rappelle pourtant que le Maroc consacre des moyens importants : 6 % du PIB pour l’éducation (au-dessus des moyennes régionale et mondiale) et 9 % pour la protection sociale. Mais les résultats restent décevants : le taux de pauvreté des apprentissages atteint 60 %, et l’Indice de capital humain (ICH) stagne à 0,50 depuis 2017, en dessous de la moyenne régionale (0,57).
La défiance touche davantage les hommes (39 % de « totalement insatisfaits » contre 34 % chez les femmes) et persiste même chez les diplômés (31 % seulement de satisfaits). Sur le temps long, la tendance est négative : la satisfaction vis-à-vis de la performance gouvernementale est passée de 35 % en 2021 à 24 % en 2023-2024.
Le rapport souligne enfin les faiblesses de la gouvernance : un score de 0,53 à l’indice Gov Tech (usage du numérique dans l’administration), 4,00 à l’indice de capacité statistique, et 4,54 au Bertelsmann Transformation Index (BTI), situant le Maroc dans la moyenne basse régionale.
Pour la Banque mondiale, l’écart croissant entre ressources investies et attentes citoyennes fragilise l’efficacité des politiques publiques et alimente une défiance structurelle qui mine la confiance collective.