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Fin du monopole du CMI : le paiement électronique au Maroc entre dans une nouvelle ère

Après plus de vingt ans de quasi-monopole du Centre monétique interbancaire (CMI), le marché marocain des paiements électroniques s’ouvre à la concurrence, ouvrant la voie à plus d’innovation, de choix et d’inclusion financière. Depuis le 1er mai 2025, de nouveaux acquéreurs – filiales de banques et établissements indépendants comme Naps, VPS, Al Barid Bank ou Damane Cash – peuvent proposer leurs propres terminaux de paiement (TPE) et solutions digitales aux commerçants.

Créé en 2001, le CMI a longtemps été l’intermédiaire unique pour tout commerçant souhaitant accepter les paiements par carte, garantissant sécurité et interopérabilité, mais limitant l’innovation et maintenant des coûts élevés. La décision historique du Conseil de la concurrence en novembre 2024 a mis fin à cette situation, imposant des engagements pour ouvrir le marché et favoriser un cadre concurrentiel équitable.

Le 18 septembre 2025, le Casablanca Payment Agreement a réuni plus de 150 acteurs du secteur autour d’une vision commune : bâtir une infrastructure monétique moderne, inclusive et ouverte, capable de répondre aux besoins d’une économie en pleine digitalisation. Selon Rachid Saihi, DG du CMI, cette étape historique place l’innovation et la coopération au cœur de la transformation du secteur.

Dès la phase pilote, sept nouveaux acquéreurs ont affilié 2.000 commerçants en quelques mois, une progression rapide qui montre l’adhésion du marché. Les experts soulignent que la libéralisation permettra de généraliser le sans contact, QR code et paiement mobile, réduire les coûts pour les commerçants et élargir l’inclusion financière, notamment dans les zones rurales, tout en diminuant la dépendance au cash, encore majoritaire au Maroc.

Cependant, plusieurs défis restent à relever : convaincre les commerçants, rassurer les consommateurs, équiper rapidement les points de vente, respecter les standards internationaux et garantir la résilience des infrastructures face aux pics de transaction.

Face à cette transformation, le CMI se repositionne en plateforme multi-acquéreurs, concentrant ses efforts sur l’innovation, la cybersécurité et l’accompagnement des nouveaux entrants. L’objectif est de devenir un hub technologique régional et de contribuer pleinement à la stratégie Digital Morocco 2030, en alignant le Maroc sur les standards mondiaux du paiement électronique.

D’ici le 1er novembre 2025, date butoir fixée par le Conseil de la concurrence, le marché devrait basculer définitivement vers ce modèle multi-acquéreurs, inaugurant une ère de plus de choix, de concurrence et d’inclusion financière pour une économie marocaine en pleine modernisation.

Avec Le360

 

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