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Casablanca mise sur un “corridor climatique” pour amorcer sa révolution verte

La capitale économique rêve d’un nouveau visage : celui d’une métropole résiliente face au changement climatique. L’idée vient d’activistes urbains et environnementaux qui proposent de transformer le boulevard Mohammed VI en premier « corridor climatique intelligent » du Royaume. Un projet citoyen qui, s’il voit le jour, ferait de Casablanca un laboratoire grandeur nature des villes vertes en Afrique du Nord.

L’ambition est claire : conjuguer végétalisation massive, technologies connectées et réutilisation des eaux usées traitées. Sur ce boulevard traversé par la ligne 13 du tramway, les promoteurs du projet imaginent des alignements d’arbres choisis scientifiquement pour créer des couloirs d’ombre, réguler la température et réduire l’impact des vagues de chaleur. Le tracé du tram pourrait même être recouvert de végétation dense, transformant la plateforme en puits écologique absorbant chaleur et CO₂.

Au-delà du décor, l’innovation se veut fonctionnelle. Des capteurs intelligents intégrés aux arbres et aux infrastructures urbaines permettraient de mesurer la qualité de l’air, l’humidité et les retombées sur la santé des habitants. Une façon de faire des espaces verts de véritables « technologies vivantes » interagissant avec leur environnement.

Cette proposition, déjà relayée sur les réseaux sociaux, s’inscrit dans un contexte où la Commune de Casablanca déploie un vaste programme de reboisement et de végétalisation. Particularité : l’arrosage repose sur l’utilisation d’eaux usées traitées, un choix à la fois écologique et économique face au stress hydrique. La station de Médiouna alimente aujourd’hui 3.500 m³ par jour et devrait atteindre 7.800 m³ prochainement, tandis que celle de l’Anfa s’apprête à fournir 3.500 m³ supplémentaires.

Ces initiatives traduisent un tournant : dans une ville longtemps critiquée pour son urbanisation effrénée, l’espace vert n’est plus un simple agrément décoratif mais un outil stratégique pour l’adaptation climatique et la qualité de vie. Casablanca, confrontée aux vagues de chaleur et à la pression démographique, pourrait ainsi se réinventer en capitale verte, conciliant mobilité durable, innovation technologique et gestion responsable de l’eau.

Avec Al Ahdath Al Maghribia

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