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La franchise au Maroc : un moteur de croissance sous haute tension

Le modèle de la franchise s’impose comme l’un des leviers économiques les plus dynamiques du Maroc. Porté par l’arrivée d’enseignes étrangères et l’essor de concepts locaux, ce secteur connaît une progression spectaculaire, tout en se heurtant à des défis structurels et réglementaires qui freinent encore son plein potentiel.

Selon la Fédération marocaine de la franchise (FMF), le Royaume compte désormais 745 réseaux actifs, dont 84 % d’origine internationale, générant un chiffre d’affaires de près de 20 milliards de dirhams. Une expansion qui ne doit rien au hasard : les marques marocaines s’affirment dans des domaines aussi variés que la mode, la restauration, le commerce ou la distribution, confirmant la vitalité entrepreneuriale du pays.

À l’approche de la Coupe du monde 2030, le Maroc attire une vague d’investisseurs et d’enseignes, principalement venues d’Europe et du Moyen-Orient, mais aussi d’Amérique du Nord. Mohamed El Fane, président de la FMF, observe une forte demande dans les secteurs du retail, du prêt-à-porter, du fast-food, des services et de la location automobile. Dans le même temps, de jeunes entrepreneurs issus de la diaspora souhaitent lancer leurs propres franchises dans des domaines porteurs : sport, bien-être, restauration, cosmétique ou loisirs.

Sur le terrain, cette dynamique se traduit par une multiplication des salles de sport et des chaînes internationales telles que Fitness Park, Smart Fit ou UFC Gym, qui s’installent dans les grandes villes marocaines. Pour le ministre du Commerce, Ryad Mezzour, la franchise représente « un transfert de savoir-faire et une opportunité de création d’emplois pour les entrepreneurs disposant de ressources limitées », tout en contribuant à la montée en gamme du tissu économique national.

Mais cette réussite s’accompagne de zones d’ombre. Le secteur a été durement touché par la crise du Covid-19, notamment dans la restauration et le prêt-à-porter. Et surtout, les lenteurs administratives freinent encore les ambitions. Les autorisations délivrées par les Centres régionaux d’investissement (CRI) peuvent prendre jusqu’à deux ans, une attente intenable pour des projets nécessitant des investissements lourds — souvent entre 15 et 20 millions de dirhams pour une salle de sport, avec des loyers dépassant 200.000 dirhams par mois.

Mohamed El Fane plaide pour un cadre fiscal et réglementaire plus souple afin de consolider cette dynamique. Car, selon lui, le Maroc doit réussir à la fois à attirer les grandes enseignes internationales et à encourager la montée en puissance de ses propres marques. L’avenir de la franchise marocaine se jouera sur cet équilibre : entre ouverture et ancrage local, entre croissance économique et consolidation du savoir-faire national.

Avec L’Economiste.

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