Finances-CréditNewsslide

Croissance économique : le Maroc atteint 5,5 % au deuxième trimestre 2025

L’économie marocaine poursuit sa trajectoire ascendante. Au deuxième trimestre 2025, la croissance nationale a bondi de 5,5 %, son rythme le plus soutenu depuis la phase de rattrapage post-Covid de 2021, selon les dernières données du Haut-Commissariat au Plan (HCP).

Cette embellie s’explique par la vitalité de l’ensemble des secteurs productifs, notamment les industries manufacturières et extractives, la construction et l’hébergement, qui à eux seuls ont contribué à près de 40 % de la croissance globale. Le HCP souligne que le cycle actuel d’expansion dure depuis plus de six trimestres consécutifs, avec une croissance moyenne de 4,8 % hors agriculture.

Un moteur économique tiré par l’investissement et la demande intérieure

Le redressement économique a été alimenté par une forte reprise des exportations (+8,5 %) et une demande intérieure en nette amélioration (+9,2 %). La consommation des ménages a progressé de 5,1 %, portée par un meilleur moral et une détente du coût du crédit. Parallèlement, l’investissement poursuit sa dynamique positive, amorcée depuis la mi-2023, soutenu par la baisse du coût de l’emprunt et le recul des prix à l’importation des biens d’équipement industriel.

Cette combinaison d’indicateurs favorables traduit une reprise solide et équilibrée, où les moteurs internes de la croissance — consommation et investissement — fonctionnent de concert avec le dynamisme du commerce extérieur.

Un marché du travail plus stable, mais encore prudent

Sur le front de l’emploi, les effets de la reprise restent modérés. L’emploi rémunéré n’a progressé que de 1,4 % en glissement annuel, contre 3,4 % au premier trimestre. Le HCP note que les entreprises des secteurs des services et de l’industrie ont préféré miser sur un gain de productivité plutôt que sur de nouveaux recrutements, dans un contexte de hausse légère des coûts salariaux, notamment du SMIG.

Des finances publiques sous tension

Cette croissance soutenue s’accompagne d’un besoin de financement accru. Les recettes fiscales ont progressé grâce à la reprise de l’activité, en particulier les impôts indirects et l’impôt sur les sociétés. Cependant, les dépenses publiques, tirées par la hausse des rémunérations (+10,8 %), ont creusé le déficit. Le besoin global de financement de l’économie a ainsi atteint -3,2 % du PIB trimestriel, contre -2 % au trimestre précédent.

Une conjoncture extérieure mieux maîtrisée

Malgré la hausse des importations (+15,7 % en volume), la balance extérieure a bénéficié d’une amélioration des termes de l’échange, grâce à des prix d’exportation plus favorables et à l’appréciation du dirham. Ce facteur a permis d’atténuer l’impact de la facture extérieure sur la croissance.

En somme, le deuxième trimestre 2025 marque un tournant décisif pour l’économie marocaine : une croissance solide, tirée par des fondamentaux robustes, mais qui devra désormais composer avec des pressions budgétaires et salariales croissantes. Les prochains trimestres diront si cette dynamique peut se transformer en cycle durable de prospérité.

Laisser un commentaire

Bouton retour en haut de la page
×