Sidattes : Erfoud célèbre la vitalité des oasis marocaines
Le désert a retrouvé son effervescence annuelle. La 14ᵉ édition du Salon international des dattes au Maroc (Sidattes 2025) a ouvert ses portes mercredi à Erfoud, capitale oasienne et véritable vitrine de la filière dattière nationale. Jusqu’au 2 novembre, producteurs, coopératives et institutions publiques se rassemblent autour d’un même objectif : promouvoir une filière stratégique pour les zones arides du Royaume et affirmer la place du Maroc sur la scène agroalimentaire régionale.
Présidant la cérémonie d’ouverture, le ministre de l’Agriculture, Ahmed El Bouari, a souligné « l’importance de ce rendez-vous pour le développement des zones oasiennes », rappelant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI « accorde une attention particulière à ces régions vitales, tant sur le plan économique que culturel ».
Placée sous le signe de la gestion durable des ressources hydriques, cette édition met l’accent sur la préservation des oasis et la modernisation des systèmes d’irrigation, essentiels à la survie du palmier dattier face au stress climatique.
Dans le cadre de la stratégie Génération Green 2020-2030, le ministère accompagne la professionnalisation de la filière, notamment à travers le soutien aux jeunes ruraux et aux coopératives féminines. Le ministre a annoncé une production prévisionnelle record de 160 000 tonnes de dattes pour 2025, en hausse de 55 % par rapport à la précédente campagne.
Sur un espace d’exposition de 40 000 m², le salon réunit plus de 230 exposants marocains et étrangers, répartis autour de quatre pôles : Rahba (commerce), Régions (promotion territoriale), Innovation et Produits du terroir. Les visiteurs découvrent les variétés emblématiques – Mejhoul, Boufeggous, Aguelid ou Aziza – et les produits dérivés qui valorisent les chaînes locales. Les coopératives de Drâa-Tafilalet, de Souss-Massa ou de Guelmim-Oued Noun y exposent leurs savoir-faire ancestraux.
Le Maroc occupe aujourd’hui le 7ᵉ rang mondial et le 3ᵉ au Maghreb en superficie de palmeraies, avec 67 000 hectares abritant 7,2 millions de palmiers et une production moyenne de 133 000 tonnes par an. Le palmier dattier représente entre 40 et 60 % du revenu agricole de près de 2 millions de Marocains, et génère plus de 17 800 emplois permanents.
Sous les tentes ocre dressées aux abords de la ville, l’air s’emplit du parfum sucré des dattes Mejhoul. Les visiteurs déambulent entre les stands, goûtant, comparant, échangeant avec les producteurs. L’ambiance mêle convivialité et transmission : ateliers de dégustation, démonstrations artisanales, espaces pédagogiques pour les enfants.
Au-delà de l’aspect commercial, le Sidattes s’affirme comme un espace de dialogue sur la durabilité des oasis : gestion de l’eau, valorisation des déchets agricoles, énergies renouvelables et économie circulaire.
Depuis sa première édition issue de la Foire des dattes du Tafilalet en 1940, l’événement a évolué pour devenir un symbole de la renaissance oasienne. Sous l’impulsion des politiques royales de développement rural, Erfoud se positionne désormais comme un laboratoire de la résilience face aux défis climatiques.
