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Une pénurie de jouets à l’horizon ?

Les géants du secteur peinent à s’approvisionner

Nouvel épisode dans la série des pénuries. Après les semi-conducteurs, le café, les médicaments et le papier, voilà que les jouets s’ajouteraient à la liste. La sonnette d’alarme est déjà déclenchée en France et dans d’autres pays fournisseurs du Maroc, les craintes sont liées à des hausses substantielles des prix ou carrément à un manque sur les marchés. Éclairage.

Va-t-il falloir payer plus cher les jouets de ses enfants ? Probablement oui, car comme de nombreux autres secteurs de l’économie, les géants du jouet peinent à s’approvisionner et à acheminer leurs marchandises. Les raisons sont multiples : des usines en Asie ferment sporadiquement à cause de pics de contamination à la Covid-19, les transporteurs maritimes sont submergés par la demande avec le commerce en ligne et la pénurie des conteneurs se poursuit. Ce sont, entre autres, autant de facteurs qui menacent le marché du jouet.

L’industrie chinoise, qui capte plus de 75% de la production mondiale de jouets, voit le prix de la pâte à papier augmenter de 25% tandis que celui du transport par conteneur a été multiplié par six. «On ne sait pas encore si les jouets seront plus chers ou s’il en manquera un certain nombre sous le sapin. Il pourrait y avoir encore des défis imprévus dans la chaîne d’approvisionnement et il est difficile de dire ce que l’avenir nous réserve», déplore Ynon Kreiz, le PDG de Mattel, dans une récente déclaration à l’AFP.

Notons que la marque Mattel est fortement présente au Maroc, notamment dans les Magasin King Jouets, La Grande Recré ou encore Monjouet.ma.

Le pays a importé pour plus de 448 millions de DH de jouets en 2020, selon les chiffres disponibles dans la base de données de l’Office des changes et relatifs aux importations de jeux et jouets. Au premier semestre de l’année en cours, les importations s’élèvent à 110,06 millions de DH.

Le principal fournisseur du Royaume est la Chine qui pèse pour les deux tiers des importations de jeux et jouets, suivie de quelques pays européens (Italie, France, Espagne, Allemagne) sans oublier la Turquie et les États-Unis. «Nous avons essayé d’anticiper cette pénurie en faisant plus de commandes, mais cela ne suffit pas, car la demande sur le marché marocain est de plus en plus importante. Nous avons déjà augmenté nos prix de plus de 20% pour les poupées Barbie et les jouets électriques, ce qui est parfois difficile à expliquer aux clients.

Selon nos pronostics, cette crise durera au moins jusqu’en 2023», déclare au «Matin» Zakaria Nadif, importateur de jouets depuis la Chine et la France. Les principaux acteurs sont les grossistes installés à Derb Omar à Casablanca, contrôlant à travers leur réseau traditionnel près de 70% du marché marocain. Le reste est réparti entre les principales grandes enseignes spécialisées, à savoir la Grande Récré Maroc, spécialisée dans la distribution de grandes marques de jeux et jouets faisant partie du groupe CIEC (l’une des plus anciennes sociétés de distribution de jeux et jouets en Afrique), JouéClub, Youpi, Maxi Toys et King Jouet, entre autres.

Source: Le Matin

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