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Journée nationale de l’information et de la communication : Entre les défis consécutifs à la pandémie et les enjeux de la digitalisation

La famille des médias, tous bords confondus, célèbre lundi 15 novembre, la Journée nationale de l'information et de la communication dans un contexte marqué par les incidences très peu clémentes de la pandémie de la Covid-19 et les enjeux liés à l'évolution effrénée des nouvelles technologies de la communication.

La célébration de cette journée, hautement symbolique, offre ainsi l’occasion, d’une part, de remonter le fil des acquis notamment constitutionnels cumulés dans ce domaine et, de l’autre, de prospecter les horizons et les défis à relever pour la promotion du secteur et son développement à l’aune des enjeux de l’heure.

Au Maroc, l’intérêt marqué porté aux métiers médiatiques est nettement visible à travers l’adhésion de tous, gouvernement, société civile et citoyens, aux efforts visant le renforcement de la liberté de la presse, la préservation du pluralisme dans ce domaine et la modernisation de ses instruments et maillages, du fait qu’il constitue l’un des piliers du projet de société démocratique, notamment dans le sillage de la crise sanitaire inédite liée à la pandémie.

Outre ses répercussions sanitaires, la Covid-19 a induit des défis sans précédent auxquels sont confrontés les médias nationaux, tous segments confondus. Du jour au lendemain, les professionnels du secteur s’étaient trouvés face à l’obligation de ferrailler contre une « infodémie » qui a enflé parallèlement à la propagation de la pandémie.

Face au déluge tentaculaire des intox, des « fake news » et des données peu vérifiées, les médias nationaux se devaient de se dresser en rempart, en veillant à livrer une information certifiée, crédible et recoupée. Loin d’être une sinécure en ces temps de pandémie et, naturellement, de confinement et de restrictions à la mobilité qui ont accru le recours au digital pour mieux communiquer.

Au vu de ce contexte hautain, avec tout ce qui en découle en lien avec la pérennité du modèle économique des médias, l’obligation de concevoir de nouveaux modes novateurs se posait avec acuité, compte tenu des avancées spectaculaires qui marquent le secteur des nouvelles technologies de la communication et qui, fatidiquement, imposent aux médias classiques des formes atypiques de production informationnelle et d’interaction avec le lecteur, l’auditeur et le téléspectateur.

Les canaux et terminaux digitaux font d’ores et déjà office de piliers très en vogue dans tout type de services, particulièrement dans les domaines gravitant autour de l’Information-Communication. Cet état de fait place le secteur devant l’impératif inéluctable de la poursuite de la modernisation de ses outils de travail et de l’accompagnement permanent des dernières évolutions technologiques pour se mettre au diapason des critères d’efficacité et d’efficience.

Dans ce cadre, le Directeur Général de l’Agence Marocaine de Presse (MAP), M. Khalil Hachimi Idrissi, avait souligné que face à un tsunami numérique qui a rebattu ses cartes et modifié ses paramètres, le journalisme se doit d’évoluer et de prendre en compte les mutations actuelles et de s’y adapter.

M. Hachimi Idrissi, qui animait la leçon inaugurale marquant le début de l’année universitaire 2021-2022 de l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC), a, à cet égard, relevé qu’à l’ère du digital et des réseaux sociaux, le journalisme fait face à des transformations structurelles qui modifient plusieurs de ses paramètres.

Selon lui, cette mue a provoqué un changement au niveau du regard de la société vis-à-vis du journaliste professionnel, ce qui amène à s’interroger avec insistance sur la question de la légitimité dans l’exercice du métier.

« En gros, les supports de l’avenir seront multimédias », a dit M. Hachimi Idrissi qui n’a pas manqué d’évoquer également dans son intervention la question du modèle économique actuel de la presse.

Ce modèle, qui date du 19è siècle, va bientôt disparaître et « la presse va peut-être mourir dans sa version imprimée », a estimé M. Hachimi Idrissi pour qui le journaliste, lui, ne disparaîtra pas pour autant, car la société a besoin de gens légitimes sur le plan professionnel.

« Le journaliste de demain est tenu avant tout d’aider à comprendre. Il n’est pas attendu sur le sensationnel ou sur les clics, qui conduisent généralement à une impasse professionnelle », a-t-il souligné.

Sur le plan gouvernemental, les Exécutifs successifs ont toujours attaché une importance particulière à ce secteur vital dans le cadre de leurs programmes respectifs, en harmonie avec les choix démocratiques que le Maroc a fait siens et en droite ligne de la volonté commune de consacrer la liberté d’accès à l’information, droit parmi les plus fondamentaux pour le citoyen.

A ce propos, le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a souligné, tout récemment, que son département œuvrera pour le soutien de la production médiatique nationale, la promotion des institutions journalistiques et de leur modèle économique et le renforcement de l’appui apporté à la presse imprimée et électronique.

Le ministère entend aussi soutenir la presse régionale en vue d’accompagner le chantier de la régionalisation avancée, renforcer l’audiovisuel public national et garantir une pratique médiatique libre et respectueuse de la pluralité, a-t-il assuré lors de la présentation du budget sectoriel de ce département au titre de l’exercice 2022 devant la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants.

Soutenir la presse et examiner les moyens de la développer en harmonie avec l’évolution technologique que connaît la société figurent également au centre des préoccupations du département de tutelle, d’après M. Bensaid.

Selon le responsable gouvernemental, un plan de formation, répondant aux besoins réels du secteur, sera mis en place pour la période 2022-2026, au même titre que le soutien aux services électroniques du secteur, le renouvellement des équipements électroniques, informatiques et de communication en vue d’encourager le travail à distance, à travers des moyens en phase avec l’avancée technologique que connaît le Royaume et conformes aux critères internationaux de qualité.

Source: MAP

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