Mouvement de grève dans l’éducation nationale : un accord émergent, mais des réserves persistent

Le Chef du gouvernement et les syndicats de l’éducation nationale ont réussi à conclure un accord sur le gel du statut des fonctionnaires de l’éducation. Cependant, l’accord est contesté par l’un des syndicats, la Coordination nationale de l’enseignement, qui demande le retrait complet de ce statut. C’est ce que rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans sa revue de presse.
À Rabat, la réunion entre le chef du gouvernement et les représentants syndicaux des enseignants en grève depuis le 5 octobre dernier s’est terminée hier, le lundi 27 novembre 2023, par un accord visant à geler le nouveau statut des fonctionnaires de l’enseignement.
Les représentants syndicaux ont exprimé leur satisfaction face aux progrès réalisés lors de cette réunion, mais d’autres coordinations représentant les enseignants ont rejeté l’accord, invoquant un « manque de confiance envers le gouvernement », selon Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 29 novembre 2023.
Le chef de l’Exécutif a déclaré à la fin de la réunion avec les syndicats que « cette réunion a été caractérisée par un dialogue sérieux où les représentants syndicaux ont présenté leurs revendications, auxquelles le gouvernement a répondu favorablement. C’est ainsi qu’un accord a été conclu pour geler le statut unifié en vue de sa révision et de la discussion sur la manière d’améliorer les revenus des fonctionnaires de l’enseignement ».
Concernant les prélèvements sur les salaires des grévistes pour « fait de grève », Aziz Akhannouch a informé les syndicats que les retenues liées aux grèves précédentes avaient déjà été effectuées et qu’un accord avait été trouvé pour atténuer ou annuler les prélèvements futurs.
Le chef de l’Exécutif a également insisté auprès des syndicats pour que les enseignants reprennent leurs cours afin de « consolider ce processus positif de dialogue ».
Une commission ministérielle, composée du ministre de l’Éducation nationale Chakib Benmoussa, du ministre de l’Emploi Younes Sekkouri, et du ministre délégué chargé du budget Fouzi Lekjae, sera chargée de poursuivre le dialogue avec les représentants syndicaux, selon Al Ahdath Al Maghribia.
Les ministres tiendront leur première réunion le jeudi 30 novembre, alors que le chef du gouvernement et les syndicats ont convenu de ne pas dépasser la date butoir du 15 janvier prochain pour parvenir à un accord définitif permettant l’application du statut révisé.
Cependant, les coordinations nationales du secteur de l’enseignement ne sont pas satisfaites de l’accord, considérant que « les conclusions de l’accord avec le chef de l’Exécutif démontrent clairement l’absence de volonté du gouvernement de réformer le secteur de l’enseignement ».
Ces représentants syndicaux rejettent le gel du statut et réclament son retrait, ainsi qu’un retour aux négociations pour résoudre l’ensemble des dossiers en suspens.
Face à cette impasse, les parents d’élèves multiplient les manifestations et les protestations, dénonçant ce blocage qui menace l’avenir de leurs enfants. Certains parents, las d’attendre une résolution à cette crise, ont décidé de transférer leurs enfants dans des établissements privés.