A Rabat, les professionnels des hammams réclament la réouverture après les récentes pluies

Les propriétaires et exploitants de hammams à Rabat montent au créneau et demandent la levée de la fermeture qui frappe toujours ces établissements dans la capitale, alors que d’autres villes du Royaume ont déjà assoupli cette restriction. Une situation jugée injuste, d’autant plus que les dernières précipitations ont significativement amélioré les réserves en eau.
Une fermeture jugée arbitraire malgré l’amélioration des ressources hydriques
Les récentes pluies ont apporté un répit aux ressources en eau du pays, avec une augmentation du stock des barrages de plus d’un milliard et demi de mètres cubes, portant leur taux de remplissage à 34 %. Le barrage de Bouregreg, qui alimente une partie de la capitale, affiche même un taux dépassant les 50 %. Ces chiffres, avancés par la Fédération nationale des associations des propriétaires et exploitants de hammams traditionnels et de douches, renforcent la revendication principale des professionnels du secteur : il n’y aurait plus de justification valable au maintien de la fermeture des hammams à Rabat.
Des pertes financières et un risque de faillite
La fermeture prolongée des hammams met leurs exploitants dans une situation critique. Nombre d’entre eux se retrouvent menacés d’expulsion en raison des loyers impayés et des poursuites judiciaires engagées par les propriétaires des locaux. Face à ces pressions, ils appellent le wali de Rabat à intervenir d’urgence, afin de permettre une réouverture rapide et éviter l’effondrement du secteur.
Cette décision de fermeture, rappelons-le, fait suite à une circulaire du ministère de l’Intérieur visant à rationaliser la consommation d’eau potable en période de sécheresse. Parmi les mesures imposées figuraient la réduction des débits d’eau, l’interdiction d’arroser les espaces verts avec de l’eau conventionnelle, ainsi que la fermeture des hammams publics.
Un traitement inégal entre les villes du Royaume
Les professionnels du secteur dénoncent également une incohérence dans l’application des restrictions. À Salé, Témara et Kénitra, les hammams ont pu rouvrir après l’amélioration de la situation hydrique. À Rabat, en revanche, la fermeture reste en vigueur, au grand dam des exploitants mais aussi des citoyens qui continuent à exprimer leur insatisfaction.
Alors que les Marocains sont attachés à l’usage des hammams traditionnels, et que l’amélioration des ressources en eau est désormais tangible, la question de leur réouverture devient urgente. Reste à savoir si les autorités répondront à l’appel pressant des professionnels du secteur.