Casablanca/Marché de gros : les commerçants menacent de paralyser l’activité

Rien ne va plus au marché de gros des fruits et légumes de Casablanca. Face à une série de dysfonctionnements qu’ils jugent inacceptables, les commerçants haussent le ton et menacent de lancer des actions de protestation qui pourraient fortement perturber l’activité du plus grand marché d’approvisionnement du pays.
Accusations de manipulation et demande d’enquête
Les professionnels du secteur dénoncent ce qu’ils qualifient de manipulations affectant les revenus du marché, ainsi qu’un manque d’intervention des autorités face aux irrégularités signalées. Ils réclament l’ouverture immédiate d’une enquête approfondie afin de faire la lumière sur ces pratiques, rapporte Al Ahdath Al Maghribia.
Dans leur ligne de mire : la maire de Casablanca, Nabila Rmili, accusée de ne pas avoir pris les mesures nécessaires pour remédier aux abus relevés. Les commerçants lui reprochent de s’être uniquement basée sur un rapport de la commission de suivi, sans aller jusqu’à saisir la justice pour déclencher une enquête judiciaire. Un rapport jugé insuffisant et volontairement édulcoré par les concernés, qui estiment qu’il ne reflète pas la gravité des problèmes rencontrés sur le terrain.
Fixation des prix et pratiques fiscales contestées
L’un des points les plus contestés concerne la détermination des prix des produits commercialisés. Officiellement, les tarifs devraient être dictés par la loi de l’offre et de la demande. Or, selon les commerçants, un groupe influent contrôlerait illégalement la commission des prix, faussant ainsi la concurrence et entraînant des écarts artificiels dans les tarifs appliqués.
Autre sujet de discorde : des pratiques fiscales jugées discriminatoires. Certains commerçants et agriculteurs bénéficieraient d’exonérations ou de réductions fiscales illégales, tandis que d’autres seraient contraints de s’acquitter de la totalité des taxes, sans justification claire. En parallèle, des redevances indues seraient imposées pour l’utilisation de certaines infrastructures du marché, notamment les balances, qui seraient sous le contrôle direct d’un conseiller municipal.
Une réforme exigée en urgence
Face à cette situation, les commerçants exigent le départ immédiat du directeur du marché, considéré comme un obstacle aux réformes nécessaires. Ils réclament également la mise en place de mécanismes transparents pour la fixation des prix et la collecte des taxes, afin de garantir une équité entre tous les acteurs du marché.
En attendant une réponse des autorités, la tension continue de monter au sein du marché de gros de Casablanca, avec le risque d’un blocage total de l’activité si les revendications ne sont pas prises en compte rapidement.