Grippe aviaire H5N1 : le Maroc suspend les importations de volaille en provenance du Brésil

L’alerte sanitaire déclenchée au Brésil suite à la détection d’un foyer hautement pathogène de grippe aviaire H5N1 dans un élevage de la ville de Montenegro, dans l’État du Rio Grande do Sul, a eu des répercussions internationales. À ce jour, au moins 17 pays, dont le Maroc, ont décidé de suspendre temporairement leurs importations de volailles brésiliennes.
Dans un communiqué, le ministère de l’Agriculture brésilien a confirmé que plusieurs pays – parmi lesquels le Canada, le Mexique, l’Uruguay, la Corée du Sud, l’Argentine, la Malaisie ou encore le Chili – ont officiellement notifié l’interruption des échanges. La liste ne cesse de s’allonger, traduisant l’ampleur de la crise pour le premier exportateur mondial de volaille.
Une réponse conforme aux protocoles sanitaires
En application des accords bilatéraux de sécurité sanitaire, le Brésil a suspendu l’émission des certificats vétérinaires internationaux pour une série de destinations majeures, incluant notamment la Chine, l’Union européenne, l’Afrique du Sud, la Russie, le Pérou, la République dominicaine, le Pakistan, le Sri Lanka et bien sûr le Maroc.
Certains pays, comme le Royaume-Uni, Cuba ou Bahreïn, ont adopté une approche ciblée en limitant les restrictions à la seule région affectée du Rio Grande do Sul, tandis que d’autres, dont le Japon, les Philippines ou encore Singapour, ont instauré des zones d’exclusion strictes dans un rayon de 10 kilomètres autour du foyer contaminé.
Un retour à la normale espéré d’ici mi-juin
Lors d’une conférence de presse, le ministre brésilien de l’Agriculture, Carlos Fávaro, a annoncé que la désinfection de l’élevage touché serait achevée au 20 mai, ouvrant la voie à une période d’observation de 28 jours à compter du 21 mai. En l’absence de nouveaux cas, le Brésil pourrait retrouver son statut « indemne » d’ici la mi-juin, conformément aux critères de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA).
Fávaro s’est voulu rassurant, affirmant que la transparence reste la clé pour rétablir la confiance des partenaires commerciaux, certains pouvant même décider de reprendre les importations avant la fin du délai, selon leur propre évaluation des mesures mises en œuvre.
Sur le plan économique, le ministre s’est gardé d’avancer des chiffres, tout en estimant que la reprise des échanges se fera progressivement par voie diplomatique. Il a également précisé que le Brésil déterminerait lui-même le point de départ officiel de la période d’observation et pourrait transmettre une auto-déclaration de statut indemne à l’OMSA s’il n’y a pas de nouvelles contaminations.
Cas suspects en cours d’analyse
À la date du 19 mai, quatre cas suspects faisaient encore l’objet d’analyses : deux dans des exploitations commerciales à Ipumirim (Santa Catarina) et Aguiarnópolis (Tocantins), et deux autres dans des basses-cours familiales à Salitre (Ceará) et Estância Velha (Rio Grande do Sul). Les premières analyses à Aguiarnópolis se sont révélées négatives, selon l’agence sanitaire locale Adapec.
La situation reste donc sous haute surveillance, alors que le secteur avicole brésilien s’efforce de rassurer ses partenaires mondiaux face à une crise sanitaire qui pourrait, selon son évolution, impacter durablement les chaînes d’approvisionnement internationales.