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Aïn Sebaâ: vers une commission d’enquête sur les projets de la corniche et du zoo?

À Casablanca, la colère gronde au sein du Conseil de la ville. Plusieurs élus montent au créneau pour dénoncer des dérives préoccupantes dans la gestion de projets publics majeurs. Ils réclament l’ouverture d’une commission d’enquête pour faire la lumière sur les nombreux dysfonctionnements relevés autour du réaménagement de la corniche d’Aïn Sebaâ, de la relance du zoo du même quartier, ainsi que des travaux de l’avenue Afghanistan, dans l’arrondissement de Hay Hassani.

Ces projets, censés améliorer le cadre de vie urbain, sont aujourd’hui pointés du doigt pour leurs retards chroniques, des malfaçons visibles et une exécution qui s’écarte nettement des plans initiaux. Le cas de la corniche est emblématique : avec un budget public annoncé de 70 millions de dirhams, le chantier devait être une vitrine du développement urbain de la métropole. Or, selon les élus et les constatations faites sur place, les aménagements livrés sont loin d’être à la hauteur. Installations abîmées avant réception, finitions bâclées et défauts structurels alimentent un profond malaise.

Le zoo d’Aïn Sebaâ n’échappe pas à la controverse. Attendue pour le 1er juin, son ouverture a été reportée à septembre, provoquant des pertes financières considérables. Le retard entraîne un surcoût pour la collectivité locale, contrainte de maintenir à Mohammedia quelque 150 animaux dans un hébergement provisoire. La charge annuelle pour la commune pourrait atteindre les 240 millions de dirhams, selon les estimations relayées par les élus.

Le tableau se noircit encore avec le chantier de l’avenue Afghanistan, objet de vives critiques de la part des riverains et de la société civile. Les images diffusées sur les réseaux sociaux montrent une exécution jugée « catastrophique », loin de ce que laissait espérer le marché initial de 40 millions de dirhams. Qualité médiocre, non-conformité aux cahiers des charges : certains habitants résument l’échec du projet à travers une expression populaire ironique — « la montagne a accouché d’une souris ».

Face à cette accumulation d’irrégularités, plusieurs voix s’élèvent au sein du Conseil pour activer le règlement intérieur de la commune. Celui-ci autorise la mise en place de commissions d’enquête à la demande de la moitié des membres en exercice. Ces instances seraient chargées d’auditer les projets concernés, de collecter les témoignages nécessaires et de présenter, dans un délai d’un mois, un rapport circonstancié soumis au débat en session plénière.

Avec Assabah

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