L’arrivée de la 5G au Maroc n’est plus qu’une question de semaines. Les licences ont été attribuées aux trois opérateurs nationaux et le lancement commercial est prévu pour novembre 2025 dans les principales villes du Royaume. Cette nouvelle génération de connectivité, présentée comme une révolution technologique, promet un débit sans précédent et une expérience numérique transformée pour les consommateurs.
La 5G ne se limite pas à une simple amélioration du réseau mobile : elle ouvre la voie à des usages inédits. Streaming instantané, jeux en ligne sans latence, téléchargement en quelques secondes ou encore pilotage d’objets connectés : autant de services qui deviendront accessibles grâce à une connexion plus rapide et plus stable. Le déploiement commencera dans les grandes agglomérations – Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech ou encore Agadir – avant de s’étendre progressivement aux villes moyennes et aux zones rurales.
Pour l’utilisateur, plusieurs changements concrets sont à prévoir. D’abord, seuls les smartphones compatibles permettront de bénéficier du nouveau réseau. Ensuite, les opérateurs proposeront des forfaits spécifiques, souvent plus onéreux que ceux de la 4G. Le consommateur devra donc vérifier la compatibilité de son appareil et la couverture effective de sa zone avant d’envisager la migration. À terme, la 5G favorisera aussi le développement d’applications dans des domaines variés : santé à distance, enseignement numérique, industrie connectée ou mobilité intelligente.
Cette modernisation s’accompagne toutefois de défis considérables. Le coût des terminaux 5G reste élevé, ce qui pourrait ralentir l’adoption dans un pays où la fracture numérique demeure profonde. Les zones rurales et les ménages à faibles revenus risquent d’être les derniers à en bénéficier. De plus, le modèle économique reste à consolider : de nombreux utilisateurs s’interrogent encore sur l’intérêt réel de passer à la 5G alors que la 4G répond déjà à la plupart des besoins courants.
Sur le plan des infrastructures, l’investissement prévu avoisine les 80 milliards de dirhams d’ici 2030. L’objectif du gouvernement est ambitieux : atteindre une couverture de 70 à 85 % de la population à cet horizon, avec un maillage national plus homogène. Si ce pari est tenu, la 5G pourrait devenir un levier stratégique pour la croissance numérique et industrielle du Maroc.
Pour l’heure, l’enjeu est de taille : convaincre le consommateur de la valeur ajoutée de cette technologie, tout en garantissant un accès équitable à l’ensemble du territoire. L’internet ultra-rapide arrive, mais la question reste ouverte : à quelle vitesse en profiteront réellement tous les Marocains ?
