Porté par le dynamisme des marques asiatiques et la reprise du crédit à la consommation, le marché automobile marocain a bondi de plus de 34 % sur les neuf premiers mois de 2025. La transition vers les motorisations hybrides et électriques se confirme, malgré des infrastructures de recharge encore limitées.
Le secteur automobile national signe une année exceptionnelle. Selon les dernières données publiées par les professionnels, plus de 146 000 véhicules neufs ont été immatriculés à fin septembre 2025, contre 109 000 un an plus tôt, soit une hausse de 34,8 %.
Cette performance s’explique par la détente monétaire enclenchée au printemps et le retour de la confiance des ménages. Les banques ont assoupli les conditions de financement, tandis que les concessionnaires multiplient les offres promotionnelles et les programmes de reprise.
Le segment des voitures hybrides représente désormais près de 12 % des ventes, tiré par plusieurs marques. Les véhicules 100 % électriques progressent plus timidement, avec environ 2 000 unités vendues sur les neuf premiers mois de l’année. Le manque de bornes publiques, concentrées à Casablanca, Rabat et Tanger, freine encore la diffusion.
Les marques asiatiques consolident leur position grâce à des prix compétitifs et des garanties étendues. Les constructeurs européens peinent à suivre le rythme, malgré le maintien de modèles phares sur le segment des citadines.
Le segment des utilitaires légers affiche également une progression notable, stimulé par l’essor de la livraison urbaine et du e‑commerce. Le marché de l’occasion, lui, reste stable mais bénéficie d’une meilleure organisation grâce à la digitalisation des transactions.
Pour les professionnels, cette embellie pourrait se poursuivre en 2026 si le crédit automobile reste favorable et si les importations demeurent fluides. Les concessionnaires plaident toutefois pour une réduction des droits de douane sur les véhicules électriques afin d’encourager une transition accessible.
L’enjeu est aussi environnemental. Le parc automobile marocain dépasse désormais 4 millions de véhicules, dont une majorité a plus de dix ans. La modernisation du parc, couplée à la promotion des transports collectifs et des bornes vertes, constitue un axe majeur de la politique de mobilité durable.
Le Maroc, qui ambitionne d’atteindre 20 % de véhicules à faibles émissions d’ici 2030, devra accélérer sur le plan des incitations fiscales et de l’infrastructure. En attendant, la croissance actuelle du marché témoigne d’un redressement solide de la demande intérieure et d’un regain de confiance des consommateurs.
