génériques au Maroc

Médecins et pharmaciens … un bras de fer autour de la substitution

Le projet de guide sur les génériques ravive des tensions entre médecins et pharmaciens. Au cœur de la controverse : la possibilité pour le pharmacien de substituer un médicament prescrit sans validation médicale

La Coordination des médecins généralistes du secteur privé a récemment adressé une lettre au ministère de la Santé pour demander la suspension du projet de guide. Les praticiens expriment leurs inquiétudes concernant la sécurité des patients, en particulier pour les traitements à marge thérapeutique étroite ou ceux nécessitant une surveillance stricte. Les médecins dénoncent aussi le manque d’études locales sur la bioéquivalence et la disparité des standards de qualité entre laboratoires.

Pour les pharmaciens, cette réforme constitue une avancée majeure. Le droit de substitution, déjà appliqué dans de nombreux pays comme la France, le Canada ou certains pays du Maghreb, permet des économies substantielles pour les patients et les systèmes de santé tout en maintenant la sécurité. Ils rappellent que la législation marocaine reconnaît leur responsabilité dans la délivrance des médicaments et plaident pour l’intégration automatique de la substitution dans les systèmes de facturation de l’assurance maladie, assurant ainsi traçabilité et transparence.

Le bras de fer entre professions révèle un besoin de dialogue approfondi. Les experts proposent la mise en place de formations conjointes sur la bioéquivalence et la pharmacovigilance, ainsi que le développement d’un système numérique centralisé pour suivre les substitutions. Ces mesures visent à rassurer les médecins tout en permettant aux pharmaciens d’exercer leur rôle légal et technique.

Au-delà des questions de responsabilité, le débat soulève des enjeux économiques et sociaux. La généralisation des génériques pourrait réduire de manière significative les dépenses des ménages pour les traitements, mais elle nécessite une coordination étroite pour éviter les erreurs et garantir l’adhésion des professionnels de santé.

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