Incident évité en pleine mer : Air Arabia Maroc saluée pour la réactivité de son équipage

L’information est venue d’Italie et met en lumière un épisode qui aurait pu tourner au drame. Un Airbus A320 d’Air Arabia Maroc, en vol de positionnement entre Catane et Amman le 20 septembre, a frôlé la perte de contrôle peu après son décollage. L’appareil transportait uniquement six membres d’équipage. Le scénario a basculé lorsque le GPWS — le système d’alerte au sol — a déclenché une alerte critique permettant au pilote de rectifier immédiatement la trajectoire de l’avion.
Les premiers éléments de l’enquête italienne font apparaître un enchaînement de défaillances techniques. Les données essentielles de décollage n’avaient pas été intégrées à l’ordinateur de bord, tandis que le logiciel embarqué n’était pas à jour, désactivant certains automatismes clés. À cela se sont ajoutées des conditions extérieures complexes : nuit totale, mer agitée et absence de repères visuels.
Cet incident intervient alors que la famille A320 traverse une zone de turbulences médiatiques et techniques sans précédent. Mi-novembre, Airbus a lancé un rappel massif portant sur près de 6.000 appareils afin de corriger le système ELAC, chargé de traduire les commandes des pilotes. La faille avait été détectée après un incident similaire recensé en octobre sur un vol JetBlue, où l’appareil avait plongé brutalement avant stabilisation.
Les impacts opérationnels ont été immédiats : retards, annulations et immobilisation temporaire de centaines d’appareils, touchant des compagnies majeures telles qu’American Airlines, Lufthansa, EasyJet ou encore Indigo. Malgré cette perturbation, Airbus affirme être en phase de finalisation des mises à jour, avec moins d’une centaine d’appareils encore immobilisés dans le monde.
Comme si cela ne suffisait pas, le constructeur européen fait aussi face à une autre alerte industrielle. Des défauts de qualité ont récemment été constatés sur des panneaux de fuselage, là encore sur un volume limité. Airbus assure que le problème est circonscrit, que les pièces concernées ont été identifiées et que les avions potentiellement affectés sont en cours d’inspection.
Cette séquence technique a eu des répercussions immédiates sur les marchés. Le titre Airbus a subi une chute spectaculaire à la Bourse de Paris avant de se stabiliser légèrement. Les analystes considèrent désormais que les objectifs de livraisons 2025 restent exposés, même si le groupe maintient pour l’instant ses projections.
Dans ce contexte tendu, le cas de l’avion d’Air Arabia Maroc prend une autre dimension. Cet incident montre la fragilité de chaînes complexes mêlant données, logiciels et opérations humaines — mais il montre aussi l’efficacité des systèmes d’alerte et la réactivité d’un équipage expérimenté.
L’appareil a poursuivi sa route sans conséquence majeure. Mais l’épisode rappelle que la sécurité aérienne repose sur une vigilance constante, tant sur le plan technique que dans la formation des équipes. Et dans ce vol nocturne au-dessus de la mer, c’est bien la réactivité des professionnels à bord qui a fait la différence.
Avec AFP
