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Café au Maroc : une consommation stable, mais des prix sous pression pour les ménages

Le café reste solidement ancré dans le quotidien des Marocains. Selon les dernières projections du département américain de l’Agriculture (USDA), la demande nationale avoisinerait 1,06 million de sacs de 60 kg pour la campagne 2025-2026, un niveau quasiment identique à celui de la saison précédente. Derrière cette stabilité apparente se dessine toutefois un contexte mondial tendu, susceptible d’influencer directement les prix à la consommation, la qualité des cafés proposés et les choix des ménages.

Une boisson devenue un produit de consommation courante

Avec une consommation qui se maintient autour du seuil symbolique du million de sacs, le café s’impose désormais comme un produit alimentaire de base, en particulier dans les zones urbaines. Cafés traditionnels, espresso à la maison, cafés solubles ou boissons spécialisées : les usages se sont diversifiés, soutenus par l’essor des cafés modernes, des chaînes spécialisées et de la distribution organisée.

Pour le consommateur marocain, cette stabilité signifie que la demande ne faiblit pas, même dans un contexte de tensions sur le pouvoir d’achat. L’USDA souligne d’ailleurs que, dans des marchés comme le Maroc, «l’ajustement se fait moins sur les volumes que sur la qualité, l’origine ou le type de café consommé».

Importations élevées, dépendance totale à l’étranger

Le Maroc ne produisant pas de café, l’ensemble de la consommation repose sur les importations. Celles-ci sont estimées à près de deux millions de sacs équivalent café vert, destinés en grande partie à la torréfaction locale. Les cafés consommés au Maroc proviennent principalement du Brésil, du Viet Nam et, de plus en plus, de pays africains comme l’Éthiopie.

Pour le consommateur, cette dépendance signifie une exposition directe aux fluctuations des marchés mondiaux. Lorsque les récoltes sont perturbées ou que les prix internationaux augmentent, l’impact finit par se répercuter, tôt ou tard, sur les étals et dans les cafés.

Des prix mondiaux en forte hausse, un impact progressif sur les ménages

Le rapport de l’USDA met en garde contre une tension persistante sur les prix du café à l’échelle mondiale. L’indice composite de l’Organisation internationale du café a presque triplé sur plusieurs campagnes, sous l’effet combiné de la hausse de la demande mondiale et du recul des stocks.

Pour le consommateur marocain, cette situation se traduit par :

  • des augmentations graduelles des prix du café moulu, en grains ou soluble ;
  • une pression sur les formats les plus populaires, notamment les cafés dits “standards” ;
  • une réduction des marges promotionnelles dans certaines enseignes.

Les torréfacteurs et distributeurs tentent souvent d’absorber une partie du choc, mais les hausses prolongées finissent par se refléter dans les prix finaux, notamment dans les cafés et la restauration.

Qualité et origine : des arbitrages visibles

Face à la hausse des coûts, le marché marocain opère des ajustements plus subtils. L’USDA note que les pays d’Afrique du Nord, dont le Maroc, «maintiennent des volumes relativement stables, mais modifient la composition de leurs importations».

Concrètement, cela peut se traduire pour le consommateur par :

  • une plus grande présence de cafés robusta, généralement moins chers que l’arabica ;
  • des mélanges rééquilibrés, parfois au détriment de l’origine premium ;
  • une montée en gamme ciblée pour une clientèle disposée à payer plus cher, coexistant avec une offre plus accessible pour le grand public.

Des stocks mondiaux bas, un risque de volatilité

Autre élément clé pour le consommateur : les stocks mondiaux de café sont attendus à leur cinquième année consécutive de baisse, avec environ 20,1 millions de sacs en fin de campagne. Des stocks faibles réduisent la capacité du marché à absorber les chocs climatiques ou logistiques.

Cela signifie que, en cas de mauvaise récolte ou de perturbation des échanges, les prix pourraient réagir rapidement, avec des effets quasi immédiats sur les marchés importateurs comme le Maroc.

À quoi s’attendre pour le consommateur marocain ?

À court et moyen terme, les projections de l’USDA dessinent un scénario clair :

  • le café restera disponible, sans risque de pénurie ;
  • les volumes consommés devraient rester stables ;
  • mais les prix resteront sous tension, avec un risque de hausses progressives plutôt que brutales.

Pour les ménages, cela implique une vigilance accrue sur les prix, un possible arbitrage entre marques, formats et types de café, et une différenciation plus marquée entre café du quotidien et café “plaisir”.

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