Centres d’immatriculation : vers une privatisation sur le modèle de la Lydec?
L’opération de renouvellement des permis de conduire pour migrer du papier au biométrique devait se terminer en 2015. Mais elle semble s’acheminer aujourd’hui vers l’accusation d’un an de retard sachant bien que son prolongement était à titre dérogatoire.
Dans sa livraison de la semaine du 17 juin, l’hebdomadaire casablancais la Vie Eco rapporte que 60% des demandes de remplacement déposées depuis 2014 n’ont pas encore était traitées (plus de 2 millions de demandes)! Un retard surréaliste si l’on tient compte du délai promis au départ de l’opération : une semaine grand max !
Pour faciliter les traitements et soulager l’administration, le réseau d’agence NAPS s’est vu étoffer pour prendre en charge les demandes. NAPS est filiale du groupe M2M qui est en même temps délégataire du marché de fabrication des permis et cartes grises électroniques. Mais il semble que les retards soient dus à un manque d’organisation et d’effectifs constatés au niveau des centres d’immatriculation. En gros, le scénario classique d’une administration publique où l’on traîne des pieds ou, lorsqu’on est de bonne foi, on manque de moyens.
Que faire face à une telle situation ? Deux choses : gérer l’urgence et réfléchir à une solution radicale à long terme.
Pour gérer l’urgence, Najib Boulif, ministre délégué chargé du dossier, a donné ses instructions pour liquider avant fin juin 2016 tous les dossiers déposés avant le 31 décembre 2015. Pour 2016, l’ultimatum est fin septembre de la même année.
Une étude en cours
Pour le long terme, il s’agira très probablement (et très naturellement) de privatiser les centres d’immatriculations. Une étude dans ce sens est même en cours! «D’un coût de 3 millions de dirhams, celle-ci vise à déterminer la nature des services à sous-traiter et la mission globale à confier au partenaire privé», explique la Vie Eco.
L’externalisation, est-il précisé, devra s’effectuer dans le cadre d’un partenariat public privé. Sachant que le concessionnaire n’aura pratiquement pas de gros investissements à faire (surtout s’il s’installe dans les locaux actuels de l’administration publique), le deal s’apparentera davantage à une concession classique type gestion déléguée avec à la clé hausse des tarifs et pas nécessairement un meilleur service (avoir le cas Lydec à l’esprit).
L’Etat y gagnera en recrutant moins, payant moins de salaires mais il devra tout de même rémunérer le gestionnaire délégué…
Bref, une solution pour le moins sophistiquée pour pallier la défaillance d’un service public qui se refuse à être performant quand bien même il ait les moyens, l’expertise et l’expérience de sa clientèle!
Et si on faisait une étude demandant aux fonctionnaires qu’est ce qu’il leur faut pour mieux faire leur travail ?