Boycott du poisson: une deuxième attaque contre Akhannouch?
Au plus fort de la campagne de boycott des voix se demandaient pourquoi on ne boycotterai pas plus que stratégique que les trois produits visés, tels que les écoles ou les cliniques…?
Le caractère théoriquement limité dans le temps de la campagne (un mois en principe) laissait présupposer qu’après ce test grandeur nature, et non moins réussi, la voie sera ouverte à des actions d’un type plus macroéconomique.
Le boycott de poisson a en effet ouvert de nouvelles perspectives en axant la démarche sur un produit générique en non sur une personne ou une marque montrés du doigt.
Sauf que, travers indiscutable du modèle économique marocain mêlant politique et business, il existe un lien entre le pétrole et le poisson! Et ce lien n’est autre que la personne d’Akhannouch, simultanément patron d’Afriquia et ministre de l’Agriculture et de la Pêche.
A partir de là, poser la question ou la possibilité d’une deuxième attaque contre l’homme fort du RNI a du sens.
Ce qui corrobore cette thèse est la contre-attaque en termes de communication au lendemain de ce boycott.
Ainsi le département de Pêche est le premier au front chiffres à l’appui mais surtout avec des messages bien étudiés distillés ici et là dans des supports médiatiques.
La communication étudiée passe au crible les différents arguments des boycotteurs pour dénoncer la cherté des prix et avance des réponses sur le mode macro-économique classique comme pour évacuer le soupçon d’existence d »un lobby qui pompe le pouvoir d’achat du consommateur marocain alors que le pays dispose de deux fronts maritimes…
Tous les points sont traités: l’impact de l’export sur l’offre au Maroc, la chaîne que suit le poisson pour arriver chez le consommateur et la variation du prix à chaque étape, l’impact de la logistique avec une carte bien détaillée des prix pour chacune des régions du Maroc, l’impact de la biologie maritime sur le poisson, etc.
Le fait que le département de la Pêche soit à ce point impliqué n’est pas anodin surtout si l’on sait que la gestion des marchés de gros au niveau local relève plutôt des compétences des autorités locales.
Le mouvement de boycott est visiblement loin d’avoir révélé tous ses secrets…
A suivre.