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QUI A RECOURS AU CRÉDIT À LA CONSOMMATION ?

D’après une enquête de Bank Al Maghrib, portant sur 1,2 million de dossiers de crédit totalisant 16,5 milliards de dirhams, soit 75% de l’encours global des sociétés de crédit à la consommation, le taux de pénétration du crédit à la consommation au début des années 2000, atteint son niveau maximum chez les personnes âgées de 40 à 49 ans avant de fléchir à 19% en moyenne chez les 50 ans et plus.
«La faiblesse relative du niveau de diffusion du crédit à la consommation au Maroc tient notamment au niveau du taux de chômage, à la faiblesse des revenus ainsi qu’à l’âge de mariage qui est en moyenne de 31,2 ans pour les hommes et 26,3 pour les femmes. A cet égard, l’enquête révèle qu’environ 75% des prêts sont contractés par des personnes mariées. Ce sont les personnes qui ont un revenu mensuel inférieur à 4.000 DH qui ont recours à ce crédit et s’endettent ainsi le plus.
Leur taux d’endettement avoisine les 35%. Pour ceux qui ont un revenu supérieur à 20.000 dirhams, ce taux est très bas (6%). L’analyse par catégorie socioprofessionnelle et par âge révèle que les fonctionnaires et les salariés ont le plus accès aux crédits. Vingt ans plus tard, la tendance est la même ou presque.
Ce sont toujours les personnes de plus de 40 ans qui dominent avec 67% des dossiers de crédit à la consommation. Les prêts personnels constituent le type de crédit le plus utilisé chez toutes les tranches d’âges. A l’inverse, les cartes revolving représentent 6% de crédits contractés par les plus de 50
ans et seulement 2% par les personnes de moins de 30 ans. Cette dernière catégorie recourt davantage aux prêts pour véhicules et équipements domestiques. Sur la base du revenu, la tendance s’inverse. Bank Al Maghrib souligne que les ménages ayant les revenus les plus élevés se sont accaparés 65,4% du total des crédits accordés et leur taux d’endettement s’est situé à près de 30% de leurs revenus. Par ailleurs, les individus dont la tranche de revenus est inférieure à 4.000 et ceux ayant un revenu entre 4.000 et 6.000 dirhams ont bénéficié respectivement de 20,7% et 13,9% de ce montant, leurs charges de dette a représenté 32,4% et 31,8%. En comparaison avec le début des années 2000, un allongement des durées de remboursement est observé au niveau des crédits à la consommation. Actuellement, les prêts dont la durée initiale est supérieure à 5 ans représentent
une part de 71,5% contre 69,7% une année auparavant.
Cette part s’est élargie progressivement d’une année à l’autre, elle était de 49% en 2009 et de beaucoup moins en 2001. La proportion des prêts d’une durée comprise entre 2 ans et 5 ans est, quant à elle, limitée à 22,5% et celle dont la durée est inférieure à 2 ans ne dépasse pas les 6,1%.

LES MAROCAINS ET L’ENDETTEMENT

Selon les estimations de la Banque Centrale sur la base des données relevées auprès des établissements de crédit (banques et sociétés de financement), la dette des ménages se situait, à fin 2005, à moins de 10% du Revenu Disponible Brut des ménages (RDB). Quant à la dette par habitant, elle ressortait à 3.364 dirhams, en hausse de 65% par rapport à 2000. En outre, l’endettement des ménages d’après les rapports de supervision bancaire est passé de 58 MMDH en 2000 à 323 MMDH à fin 2017, représentant 33% du total des crédits accordés à l’ensemble des
agents économiques. En 2018, le niveau d’endettement moyen par ménage s’est établi à 41.000 dirhams, contre 40.200 une année auparavant. Rapporté au PIB, l’encours de l’endettement des ménages a représenté 30%.

DES REMBOURSEMENT QUI S’ALLONGENT

La maturité de ces crédits a tendance à s’allonger au fil des ans. En 2004, la durée moyenne était de 14,6 ans. L’encours des crédits, dont la durée se situe entre 10 et 20 ans, a représenté 58% du total, celui des crédits dont la durée est supérieure à 20 ans s’est établi à 17%. 15 ans plus tard, les crédits sont majoritairement contractés pour des durées de remboursement longues. En effet, les crédits à durée supérieure à 20 ans ont représenté près de 57% en 2017. Ceux dont la durée est située entre 10 et 20 ans en représentent 36%. «Cet allongement permet aux ménages de réduire la charge de remboursement mensuelle et d’accroître ainsi leur capacité d’emprunt», souligne Jamalddine Achabi, sociologue. D’après la BAM, les ménages semblent être plus sensibles au montant de l’annuité qu’au coût réel des prêts.

HABITER À CRÉDIT N’EST PLUS TABOU

Selon l’enquête sur le crédit immobilier menée annuellement par BAM auprès des banques, les bénéficiaires des crédits à l’Habitat sont majoritairement des fonctionnaires et des salariés, cumulant 82% des crédits accordés (48% pour les salariés et 34% pour les fonctionnaires).
Par tranche de revenu, la proportion des particuliers dont le revenu est inférieur à 4.000 dirhams, représente 32% contre 33% en 2016. Parallèlement, la part des ménages ayant un revenu compris entre 4.000 et 10.000 dirhams s’est maintenue à 38% d’une année à l’autre.
Ceux dont le revenu est supérieur à 10.000 dirhams représentent environ 30% après 29% en 2016. Les bénéficiaires appartiennent essentiellement à la tranche d’âge de 30 à 49 ans, avec une part de 63%. Les personnes de moins de 30 ans représentent 7% des dossiers de crédit à l’habitat.

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